Bluffant

Respect. C’est le terme qui m’est venu en premier et ne me quitte plus en réaction à la décision de Benoit XVI de renoncer librement à sa fonction.
Ainsi, il  fait passer le bien de l’Eglise avant la satisfaction possiblement narcissique de laisser à la postérité l’image d’un jusqu’au-boutiste acharné. Sans déjuger son prédécesseur, il rappelle par là la possibilité dans l’Eglise Catholique d’avoir des positions différentes sur un même sujet.
Jean-Paul II et Benoit XVI : chacun a décidé en son âme et conscience. Liberté des enfants de Dieu.
L’un  a estimé que l’Esprit du Christ soutenait l’Eglise à travers sa déchéance même, son impuissance, sa souffrance de vieillard à bout de fatigue ; l’autre estime que le même Esprit soutient l’Eglise à travers sa renonciation, le refus de laisser aux mains d’opportunistes un pouvoir que la vieillesse ne lui permet plus de tenir avec la fermeté requise, l’anticipation raisonnable du conclave.
L’homme est humain et si c’est bien le Seigneur qui fait de nous tous son Eglise, notre foi ne peut pas flirter avec la présomption.
Benoit XVI ne s’est pas surestimé. Il fait preuve d’une sagesse qu’on peut lui envier, et d’une humilité qui détonne.  Sa clarté théologique  a encore frappé : non, le pape n’est pas un sur-homme, encore moins un demi-dieu ! ; non, il n’est pas Dieu sur terre, dont il importe de toucher le vêtement,  baiser les chaussures et recevoir le pain consacré de sa main ! N’en déplaise à ces groupies catholiques plus papolâtres que le pape !
Depuis Jean XXIII (au moins) les papes se tuent à rappeler qu’ils ne sont que des serviteurs. Ils ne mentent pas. Benoit XVI le montre à sa manière.
Son intelligence est une bénédiction pour nous tous.
Respect !

Marie-Christine Bernard
Mars 2013