Folie destructrice

Combien de centrales risquent-elles de devenir incontrôlables pour des raisons d’obsolescence, de chaos climatique, de folie terroriste, d’incompétence humaine, de négligence, d’acte de malveillance ? Quand on constate que le pays le plus pointu en matière de technologie, le plus préparé aux secousses telluriques, le plus zen dans son rapport au tragique, est en plein désarroi devant ce qu’il a provoqué. Car contrairement à ce qui se dit ici où là, la catastrophe n’a pas pour cause principale le raz-de-marée qui a fait suite au séisme. C’est là cause seconde ! La vraie cause de la catastrophe, c’est l’irresponsabilité de ceux qui ont risqué de développer le nucléaire sans attendre de savoir comment garder le contrôle de ses effets toxiques. On est vraiment dans des options dignes du poker : ça passe ou ça casse. Mais ici, la casse, c’est non seulement celle de l’environnement naturel, ce qui serait déjà dramatique puisqu’il est notre maison. C’est aussi la possibilité de la vie elle-même sur terre, d’une vie saine, qui est atteinte. La vulnérabilité d’installations nucléaires civiles saute aux yeux si l’on ose l’expression. Qu’imaginer alors du nucléaire à usage militaire ? Et dans les deux cas, sommes-nous à l’abri d’un acte terroriste ou fou de quelque groupuscule, individu, voire gouvernant, lorsqu’on voit le profil psychopathe de certains ? A tout cela une direction à suivre s’impose : décidons de changer notre mode de vie pour ne plus dépendre d’énergies qui mettent en danger la vie humaine sur terre.
Marie-Christine Bernard
Avril 2011