Pâques en chocolat

Les fêtes de Pâques se sont laïcisées en devenant pour une part les vacances de printemps, et pour une autre part, une orgie de chocolats. Je passe sur les vacances. Sur le chocolat, je note que l’œuf, symbole du mystère de la vie donnée pour éclore, et de l’abîme philosophique posée par le zéro mathématique – de la poule et de l’œuf, lequel déboula en premier ?- l’œuf donc s’est fait poule, puis lapin gambadant, parce qu’il appartient traditionnellement à la basse-cour, et encore canards et poissons, pour aujourd’hui illustrer tout le bestiaire disponible. Ce qui fait que Pâques devient le docu animalier pour enfant en chocolat (le docu). Et pour faire de belles photos qui feront de beaux souvenirs, on y ajoute quelques cloches en discret hommage à une tradition dont on ne sait plus le sens, et on cache tout ça dans le jardin, avant d’y lâcher les enfants repus. Si les enfants devenus grands feront mémoire de ce week-end prolongé, par des images de soleil rieur et de courses dans l’herbe neuve toute excitées par la chasse aux trésors gourmands, Pâques comme une fête n’aura pas perdu tout son sens. Mais de nos médias, on est en droit d’attendre une information sérieuse sur ce que représente Pâques pour les chrétiens. Non qu’ils rappellent le vendredi saint par exemple, que les cloches vont bientôt revenir de Rome « comme le veut la légende » dixit le journaliste ( !) de cette grande radio nationale. Non qu’ils se contentent de parler encore et encore du pape, de Rome, de la place Saint Pierre…. Ce réductionnisme est de la désinformation. Et c’est indigne d’une démocratie.
Marie-Christine Bernard
avril 2012