Bien-être hivernal
Le hérisson était planqué sous un tas de feuilles. La boule protectrice à peine visible, il était parfaitement immobile. La tondeuse bruyante et agitée qui tournoyait autour de lui, allait et venait, qui se rapprochait inexorablement, ne l’a pas fait bouger d’une épine. Une chance que je l’ai vu à temps !
Les lames menaçantes mises hors circuit, je me suis agenouillée devant la petite créature que je devinais tremblante, et je lui ai parlé à l’oreille, l’invitant à se bouger un peu pour que je termine le travail. Mais il est resté d’une stoïque immobilité.
Alors j’ai déposé sur lui, délicatement, un cageot vide retourné en guise de toit, lui offrant du même coup une frontière protectrice. La tonte finie, je l’ai rendu à la vue du ciel et, puisqu’il semblait se complaire en cet endroit précis du jardin, j’ai déposé quelques poignées de feuilles supplémentaires sur son dos. Là-dessus, je lui ai souhaité un bon hiver et l’ai laissé à sa méditation.
Qu’il ait élu domicile dans mon jardin, allez savoir pourquoi, ça m’emplit de fierté.
Marie-Christine Bernard
Décembre 2017