Terrain dangereux

Mettre à mort une personne symboliquement, en brûlant son portrait en place publique ou en brandissant une représentation plastique de sa tête au bout d’une pique, a fortiori quand la victime est une personne élue par le peuple, c’est grave. C’est pourtant ce qu’on a vu dans les manifestations de ces derniers mois.

Qu’on ne vienne pas faire le parallèle avec la tradition du carnaval !  Celui-ci exprime une bouffonnerie bon-enfant assumée. C’est ludique et joyeux. On n’y croit pas une seconde. C’est tout sauf sérieux.

Mais dans le cadre d’une manifestions politique, qui se revendique comme telle, ça ne rigole pas. Et c’est bien de la haine qu’on lisait sur certains visages.

On se prend à se demander si pour ceux-là, le pas à franchir entre le symbolique et le réel est si grand que ça.

Banaliser ce comportement, c’est habituer les mentalités à l’expression violente plutôt qu’au débat démocratique.

C’est faire le lit de la guerre civile.

Marie-Christine Bernard – Juin 2018