Longue vie aux maraîchers (du coin) !

Mon coup de cœur du moment va vers les rois et reines des bons légumes et des fruits de saison : les maraîchers locaux. Ils font pousser leurs fruits et légumes, ils les récoltent, ils les chargent et ils les vendent.  Ils se tiennent, fidèlement, sur nos marchés, le teint buriné et les mains calleuses, le geste bourru et le sourire au rendez-vous, par tous les temps. Comment font-ils ? On imagine le travail pénible et constant qu’exige une telle activité. On lit parfois leur nom et celui de leur village sur la petite camionnette attenante, ou sur les sacs d’emballage en papier. On les sent fiers de vendre leurs produits. Ils savent en parler. Il y a les jours avec et les jours sans : «  La saison est en retard, pour les haricots, j’en aurai la semaine prochaine » ; « Goûtez, c’est une ancienne variété de tomate, elle vient très bien dans la région » ; « C’est fini, la mirabelle, mais regardez les prunes rouges, elles sont sucrées à point cette année ». Je ne m’en lasse pas. Sur leurs étals et dans leurs cageots, les produits ne sont pas calibrés, ni standardisés comme au super marché, et il faut parfois choisir soigneusement pour éviter de mauvaises surprises, ce que fait souvent le vendeur maraîcher lui-même. Il a une réputation à défendre. Mais ce qu’il offre ainsi à nos yeux, à notre odorat, à nos papilles, c’est bon. Tout simplement bon, de cette bonté humaine qui passe aussi par l’échange entre humains. La nourriture du corps réclame, pour nous alimenter, d’être prise dans la nourriture humaine qui en donne la saveur, dans tous les sens du terme, et l’énergie vitale.
Marie-Christine Bernard
1er septembre 2010