Bethléem

Les chrétiens de Bethléem n’ont pas le cœur à fêter Noël. Cette année, pas de sapin, pas de marché de Noël, pas de cadeaux, pas de festivités. Je l’apprends dans le journal. J’imagine qu’ils vivront la messe de Noël dans l’espérance ardente et douloureuse d’une paix entre les nations, les leurs surtout. Ils se serreront les coudes, comme à l’accoutumée, et ils poursuivront leurs multiples engagements humanitaires et fraternels au service de toutes les personnes, sans distinction, sans discrimination. Ils seront comme des lumières dans la nuit. Je rêve que…en savoir plus

Vivent les femmes iraniennes (et les autres) !

Pourquoi tant de personnes, qui parfois même se targuent de féminisme, ne prennent-elles pas au sérieux les propos de si nombreuses femmes musulmanes qui relient sans ambigüité certaines tenues vestimentaires  qu’on veut leur imposer , tradition d’origine patriarcale, à un message misogyne sous-jacent  ? Elles se battent, souvent au risque de leur vie, pour dénoncer ces signes extérieurs de volonté de soumission des femmes par les hommes. Avoir le droit et la légitimité de sortir tête nue et cheveux au vent sans se faire ni violenter ni insulter n’a été…en savoir plus

Nuage sec sur l’été

Le soleil, le ciel bleu, les repas pris sur la terrasse, les balades et les fruits sucrés, juteux… L’été est bien là. Pourtant, une sourde inquiétude vient en ternir l’éclat. Ce qui longtemps a signifié l’insouciance et la détente, s’est mué en un stress ténu pour les citadins, tangible pour les ruraux, en particulier les agriculteurs. Entre sécheresses persistances et violentes trombes d’eau, ou de grêle, entre risques élevés d’incendie et furieux coups de vent dévastateurs, l’été chavire sur ses bases. Il devient le contre-pied de lui-même. Il est comme…en savoir plus

Ainsi va le monde…

Terminé : l’accès aux guichets SNCF sont a priori interdits à la clientèle, sauf exception. Désormais, chacun est, non pas prié – car toute trace de politesse est traquée comme vulgaire poussière d’un temps révolu et possiblement toxique – mais contraint de se débrouiller devant les automates. Le personnel daigne encore, non sans condescendance, vous aider à décrypter les inévitables chausse-trapes du système (pour ce billet, s’identifier, pour celui-là ne pas s’identifier ; choisir sa place mais s’en voir imposer une autre quand même sans savoir laquelle ; obtenir un billet papier, ou…en savoir plus

Feux les crèches de Noël

Les crèches que j’ai eu le loisir de contempler, jusque dans les églises, n’en sont pas… Chaque personnage semble vivre sa vie dans son coin, complètement déconnecté et du message et du contexte. Les mains étendues ? sur un braséro. Un genou à terre ? juste pour se reposer. Un regard vers le ciel ? Pas vers l’étoile non, mais …vers le temps qu’il fera peut-être demain. Les dons ? Ostensiblement tournés vers le public censé contempler la crèche. Et l’on décore le tout de petites maisons mignonnettes, de sapins et de neige en…en savoir plus

Quand il est mort le poète…

Christian Bobin est mort. Profonde tristesse à cette annonce, même si je devine son sourire, de l’autre côté du décor, son sourire d’homme modeste et apaisé, un sourire pour consoler ses lecteurs, ses amis… Ce fabuleux ciseleur des mots, ce dénicheur de lumière, ce sourcier de sens, ce génial découvreur de métaphores, cet artiste du vivre, bref, ce poète inspiré, n’est plus. Je comprends comme jamais ce que veut dire « une lumière s’est éteinte ». Marie-Christine Bernard – décembre 2022

On ne naît pas femme…

Le petit garçon devait avoir 4 ou 5 ans. Rêveur et insouciant, le nez collé à la vitre de l’autobus, il jouissait du spectacle offert par le parcours : des maisons, des rues animées, des voitures, vélos et trottinettes, des arbres, des chiens, des gens. Installé comme un pacha sur la banquette dont il occupait seul les deux places, il avait négligemment laissé choir ses chaussures par terre. Debout à côté, se tenaient sa mère et une fillette d’une petite dizaine d’années, dont tout indiquait qu’elle était sa sœur. La fillette…en savoir plus

Gaspillage ordinaire

Ma rue, tranquille, est longue d’une centaine de mètres et, en sens unique, très peu passante. Voilà que ce matin, est tout d’abord apparu un homme, « technicien de surfaces extérieures », à l’habit floqué des armes de la Ville. Armé d’un sarcloir, il a coupé avec soin toutes les herbes indésirables que la sécheresse n’a pas empêché de laisser apparaître sur le trottoir et le long de la rigole qui borde la rue. Puis un autre professionnel flanqué d’un souffleur à moteur exaspérant de décibels, s’est appliqué à pousser les herbes…en savoir plus

Cathos (et autres) en perdition ?

L’intolérance les réunit. Mais les couleurs de leurs œillères les séparent et les opposent en combats parfois fratricides. Les uns sont d’abord attachés à la (LA !) tradition et croient sincèrement honorer Dieu ainsi ; les autres sont vissés à leurs idéologies de gauche ou de droite jusqu’à l’extrémisme, et sont tout aussi convaincus de servir la cause du Christ. Les uns noient l’Évangile dans la vase dogmatiste ; les autres l’écrasent bien à l’étroit dans leur politiquement correct ou supposé bon sens. Mais qui, dans le silence intérieur et la patiente attention, se…en savoir plus

Pandémie numérique

Le monde asiatique est réputé, à juste titre, « très en avance » dans le domaine des technologies numériques, en particulier dans la mise au point de robots de toute sorte, et souvent anthropomorphes : ils ont l’apparence de personnes humaines et c’est réellement bluffant. Même la dimension  non-verbale  de la communication est reproduite (« calculée » plutôt) comme les mimiques des visages. Fascinée ? Bien au contraire. Ce monde-là me glace d’effroi. Comment ne pas voir qu’il creuse la tombe de l’humanité ? Shangaï, haut-lieu de ces inventions, à l’heure où j’écris ces lignes, est devenue…en savoir plus

Au Mans aussi !

  La jeune femme ukrainienne à l’origine de la manifestation de soutien pour son pays avait tablé sur un rassemblement de 20 personnes tout au plus. Nous étions plus de 1000 à l’entourer. C’est avec une grande dignité, la voix nouée d’émotion, qu’elle a raconté son pays, les mensonges de Poutine, le quotidien des siens réfugiés dans les caves et les métros, la détermination à résister coûte que coûte. On l’a écoutée en silence, applaudie, serrée dans nos bras. L’hymne national ukrainien a résonné. Drapeaux français, européens, ukrainiens volaient au…en savoir plus

Ohé ! Y’a quelqu’un ?

Partout des zombies. Les yeux sur un écran, des écouteurs dans les oreilles, la conversation à voix haute avec un invisible interlocuteur quelque part au bout du sans-fil, chacun reste bien coincé dans sa bulle – « mon monde, mes play-listes, mes sites, mes jeux, mes petites affaires perso » – et ignore l’alentour, le tout-près. Sans aucun scrupule. Or, ne pas prêter attention à l’autre, là, à côté de soi, au hasard d’un trajet en train, en bus, d’un temps d’attente, est un manque de politesse, une muflerie. Car cela revient…en savoir plus

Naufrage

Quoi dire de plus sur l’Institution Catholique Romaine et Hiérarchique et tutti quanti ? On dit qu’il n’est pas moral de quitter un navire en perdition. Mais voilà bien longtemps que cette usine à gaz n’est plus un navire, mais un tas de bois mort échoué sur tous les rivages des chercheurs de Dieu. Un tas de bois mort dont certains veulent à tout prix entretenir le mythe, quitte à mentir, quitte à hisser l’hypocrisie et la mauvaise foi en principe de gouvernance. L’Église, celle que l’Esprit n’abandonnera jamais, la véritable…en savoir plus

« Souriez, vous êtes sous cloche ! »

De-ci, de-là, des voix commencent à murmurer que si les rhumes d’hiver et les laryngites réapparaissent ces jours-ci, c’est en raison de la relâche sur le port du masque. De là à ce qu’on nous interdise définitivement d’être malades, même légèrement (histoire de fortifier nos défenses immunitaires), il n’y a qu’un pas. Et vu comment les godillots des faiseurs d’opinion et , dans leurs sillages,  des décideurs, écrabouillent les bases de l’éthique élémentaire depuis des mois, quelque chose me dit que ce pas de plus, on va le franchir. Vivre…en savoir plus

Lève-toi !

Mon pays, mon beau pays, réveille-toi ! Dans la non-violence et dans la détermination. Dans la dignité et dans l’obstination. Ne te laisse pas diviser. Ne laisse pas la peur et le soupçon ronger ton art de vivre. Ne laisse pas l’argent décider de ton sort. Sois intelligent. Exige des explications précises : sur l’établissement des chiffres, sur les possibilités de prévention, sur les alternatives aux vaccins, sur les conflits d’intérêt. Ne te laisse pas voler ton esprit critique. Gare-toi de la pente complotiste. Déjoue la propagande. Exige d’être traité de façon…en savoir plus

Crâne très-très bourré

Les « spécialistes », jamais en vacances, continuent de défiler devant micros et caméras. Ils préviennent que le variant delta du covid est très-très contagieux. Et qu’il progresse très- très vite en Europe. Ils en font un argument en faveur de la vaccination très-très importante pour lutter contre. Et ils tournent ce discours en boucle, encore et encore… Incidemment, ils reconnaissent pourtant que la contamination par ce variant entraine très-très peu d’hospitalisations. Mais c’est presque en chuchotant… Ce serait dommage que la populace, a priori en bonne santé, se rende compte qu’on…en savoir plus

Voter quand même…

Première fois de ma vie de citoyenne que je dois me secouer pour m’intéresser aux prochaines élections. Ce manque total de motivation effraie la défenseure de la démocratie que je suis. Que se passe-t-il ? D’où vient ce sentiment d’une perte du pouvoir décisionnaire, à quelque niveau que ce soit (département, région, nation) ? Ne s’est-il pas échappé hors de portée de nos élus pour échouer dans les mains des fumeux GAFAM, de lobbys aux ramifications internationales, de groupes de pression multiples du plus local au plus global, et autres détenteurs des…en savoir plus

Mission prioritaire ?

Dommage pour moi, sans doute, mais non, la mission spatiale en cours ne me fait pas rêver. Tant d’argent et de matière grise pour… pour quoi au juste ? « Mieux comprendre comment s’est formé l’univers et général et notre planète en particulier » répondent doctement les scientifiques. Mais pour quoi ? Ce que, déjà , on  comprend de notre bonne vieille terre devrait nous orienter sans attendre vers d’autres modes de vie, de culture, d’économie, de tout, pour éviter sa dévastation. On le sait aujourd’hui de source sûre.  Mais cela reste comme lettre…en savoir plus

Consternation persistante

Mon agenda (papier) est comme un long chemin de croix. Celles-ci, au fil des interdictions décidées en haut lieu, barrent les dates d’intervention prévues parfois depuis longtemps. Je partage le sort des acteurs d’activités jugées inessentielles. Pour ma part : accompagner réflexion, progression humaine et spirituelle, sur un mode socratique incompatible avec le « distanciel » ; produire sur scène une parole vivante ; écouter et faire mon miel de ce que la rencontre avec d’autres m’apporte de l’air du temps ; transmettre dans la relation vivante avec un public ce que j’ai reçu et…en savoir plus

Jour de marché version actualisée

Jour de marché. Autour de la place les brasseries sont closes. Les conversations se retiennent. Nulle part où commander de cafés, d’apéros. Plus de serveurs qu’on appelle par leurs prénoms. On garde nos distances, on se protège des autres. Les paniers de légumes, les fleurs empaquetées dans du journal, les cabas… disparaissent promptement dans les coffres des voitures. Les hommes et les femmes mélangés, couleurs de peau, âges, opinions ne se rencontrent plus au hasard des tables aujourd’hui pliées. On ne rit plus, on ne s’interpelle plus, on se dévisage…en savoir plus

Je ne suis pas une statistique (ni vous) !

La conférencière-auteure-théâtreuse que je suis se trouve bien désœuvrée depuis bientôt un an. Le moral tient bon grâce à ma foi en Celui que j’appelle Dieu. La vie matérielle tient bon aussi grâce à la sobriété heureuse dont je fais depuis longtemps mon art de vivre.  Mais la prolongation indéfinie de toute possibilité de rencontre vivante avec un public reste une véritable épreuve.  Le ressort de la créativité se grippe, je le sens.  L’interaction libre avec les autres, alternant avec des moments de solitude, être dehors ou chez soi selon…en savoir plus

Matérialisme triomphant

« L’humain ne vit pas que de pain, mais de toute Parole » (Jésus). Le « P » désigne une parole qui parle, qui va droit au cœur, qui éclaire, fait sens, contribue à nous humaniser. Elle vient de Dieu, oui, enfin de là qui reçoit ce nom-là, mais qui désigne en fait l’origine, l’essentiel, l’Amour, le centre vital de la vie. Peu importe le nom qu’on lui donne, l’humain en a un besoin vital. Il n’a pas besoin de religion, de croyances, de dogmatismes, mais d’une Parole qui sonne vraie en son centre,…en savoir plus

De la part des psy…

Paraîtrait que parler à sa cafetière, son porte-manteau ou son bonnet, est chose normale en temps de confinement, de couvre-feu, de frustrations sociales et autre contexte isolationniste. Inutile donc de consulter si la chose vous arrive. En revanche, prenez rendez-vous dare-dare si vous entendez cafetière, porte-manteau ou bonnet vous répondre. ( Soupir…) Marie-Christine Bernard – décembre 2020

Pouvoir se serrer dans les bras…

De tout cœur avec les amants, les amis, les enfants, les mamans et les papas, les amoureux, les grands-parents,  tous les mendiants d’amour et d’affection et tous ceux qui en débordent. Parce la tendresse circule mal en mode écran. En souffrance depuis des mois, elle attend que ce moment déraisonnable cesse enfin pour venir à nouveau irriguer nos existences. Puisse ce manque imposé nous rappeler à quel point il est vital pour les humains que nous sommes de se serrer dans les bras généreusement et de se couvrir de baisers !…en savoir plus

Quand ça s’emballe, c’est dingue

Les outils si performants dont il est devenu d’usage d’user et d’abuser nous permettent d’obtenir une masse d’informations dont plus personne ne sait que faire. Pas seulement du fait d’une quantité humainement ingérable, mais aussi en raison de l’intelligence requise pour en faire matière à réflexion, à savoir : relier des données en faisant advenir du sens, lui-même accessible et ouvert à la raison critique. Pire, les informations obtenues sont tellement pointues, tout en étant déconnectées a priori de sens (une donnée brute est muette, elle appelle interprétation pour être « saisie »),…en savoir plus

Nous ré-en-visager…

Le visage humain, nu, désarmé,  dans sa vulnérabilité  même porte la trace de la transcendance, et par là manifeste la dignité de chaque personne, affirmait le philosophe E. Levinas. Caché derrière un masque absurde, imposé et inutile, dernier avatar en date de l’asservissement par la peur, le visage disparaît.  Et ce qu’il porte, cet essentiel qui nous fait humain, se trouve neutralisé au regard de nos liens ordinaires. Cette perte, cette dégringolade vers le non-sens,  qui s’en émeut ?   Marie-Christine Bernard – Septembre 2020

Plus que jamais en librairie !

Même si les lecteurs tout heureux de se l’être procuré semblent l’apprécier. Mon petit dernier –   livre –   La laïcité, ça repose Dieu, est sorti juste avant le confinement (Ed. du Passeur). Dans toutes les librairies…vite fermées. Pas de promotion durant le printemps : ni conférence, ni signature, ni salon, rien de chez rien. L’été arrive : pas le moment de lancer un essai. Ensuite la rentrée : submersion de  nouveautés, dont mon livre, né en février, ne sera plus. Voilà-voilà… Comment dire ? Un coup de blues de ouf.   Marie-Christine Bernard –…en savoir plus

Cadre de (sur)vie.

Des milliers de gens vivent là, dans une banlieue comme il en existe tant. Multicolores, toutes les langues de la terre, jeunes pour la plupart. Ceux qui travaillent triment, classes laborieuses, et ils sont nombreux. Les autres… Habitat collectif. Bruyant. Exigu. Incommode. Pourquoi les déchets jonchent les rues, les parcs, le moindre espace public ? Pourquoi les trottoirs sont défoncés ? Les palissades de chantier éventrées ? Sentiment d’une ville délabrée en dépit des beaux arbres qui apparaissent ici ou là. La vie fraie son chemin pourtant, obstinée. Quel courage il faut !  …en savoir plus

Quelle humanité demain ?

Inculquer aux enfants, à tous les enfants, même pas malades,  même pas en danger de l’être plus que d’ordinaire, leur inculquer dès leur plus jeune âge, l’absolue nécessité de se méfier des autres, de garder ses distances, de casser dans l’œuf tout élan de tendresse vers autrui, de ne pas s’aventurer dehors, de se désinfecter après chaque contact d’avec un corps étranger, bref,  leur imposer d’entrer dans la vie par la porte du pessimisme, de la peur et du confinement dans un chez soi tout encombré des produits G.A.F.A., ça…en savoir plus

Sommés de s’asseoir et de réfléchir.

Ne fallait-il pas que cela arrive un jour ? Ne fallait-il pas que la course effrénée dans laquelle l’humanité s’abîmait si méchamment s’arrête enfin ? N’était-ce pas dans la logique de fou dans laquelle tout le monde et le monde aussi s’essoufflaient ? Tous les pays sont touchés. A l’heure où j’écris, la moitié de la planète est confinée. Personne n’est en mesure d’imaginer ce que sera l’après. En attendant, chacun est obligé de se calmer. Et par là de se  reprendre en main ; de s’occuper de ses enfants, de son conjoint, de…en savoir plus

Une question, un renseignement ?

Comme presque tout le monde, quand j’ai besoin d’un renseignement, j’interroge le moteur de recherche de mon ordi, et, en un ou deux clics, j’ai la réponse. Efficace, rapide. Et plat. La réponse tombe à plat. Comme faisais-je avant le numérique ? Au minimum, quelques coups de téléphone : j’aurais eu autant d’échanges avec un semblable. Le plus souvent, j’aurais cherché à rencontrer quelqu’un qui m’aurait renseignée. De fil en aiguille, je serais parvenue à parler directement avec une personne concernée par et compétente pour ma question. Ce faisant, j’aurais vu, entendu,…en savoir plus

En soeur

Caresser les visages. Serrer les gens dans mes bras. Passer mon bras sur leurs épaules fatiguées. Leur envoyer des paquets de réconfort. Rien d’autre. Mais je ne peux pas. La culture érotisée dans laquelle on se trouve pris à nos cœurs défendant – à nos corps consentants ? – l’interdit. Sous peine de biais… On y verrait une invite, un début de séduction, l’entrée dans un rapport d’un autre ordre. Les psy s’en mêleraient sans doute. Y verraient une sexualité refoulée, une demande érotique, que sais-je encore ? Pourtant, ce n’est pas…en savoir plus

Violence banalisée ?

Un point de vue global sur le passé que nous avons connus nous oblige à le reconnaître : non, ce n’était pas mieux avant. Que cela ne nous empêche pas cependant de repêcher quelques perles dont on aurait aimé qu’elles ne soient pas englouties avec le XXème siècle. Comme celle-ci : j’ai connu le temps où l’on pouvait fêter  la Nouvelle Année, le 14 juillet, l’arrivée du Tour de France, la victoire des Verts footeux de St-Etienne et les concerts de nos idoles, sans déplorer d’incivilités notoires autres que quelques débordements sans…en savoir plus

Revenez-nous !

Dans la rue, dans l’autobus, dans la file d’attente… Ce serait bien de croiser des regards, d’échanger quelques mots, ou même seulement un sourire. Ce serait rassurant de voir les gens autrement que sous un profil de serpe. Ce serait réconfortant de ne pas être seule à garder conscience d’être quelque part sur terre, dans un environnement, un temps, une ambiance, palpables Oui ce serait bien que tous ces gens lâchent leurs écrans et reviennent à eux, à nous, à l’humanité….                  …en savoir plus

Carburer au carbone

Régression. C’est le mot qui me vient au volant de ma voiture, alors que je me déplace pour mon travail. Depuis 20 ans, j’ai toujours privilégié les transports en commun : trains, bus. J’ai même choisi mon lieu de vie en fonction de la desserte Sncf ! Mon temps de déplacement s’en trouvait du reste optimisé : j’en profitais pour travailler, me restaurer, ou simplement dormir. Mais depuis 2 ou 3 ans, c’est devenu ingérable. Retards à répétition, suppressions, grèves, pannes, dérèglements…en un mot, je prends acte que la débrouille a ses…en savoir plus

Nœud

Impossible pour une société d’accueillir toute la misère du monde en son sein, sous peine de perdre l’équilibre social. Impossible de laisser des personnes dans le dénuement errer entre mers et déserts sans leur tendre la main, sous peine de perdre l’équilibre moral. Quoi faire et comment faire pour bien faire ? Bien malin celui ou celle qui sait répondre à cette question, et qui sait aussi répondre des conséquences de sa réponse….                                  Marie-Christine Bernard – octobre 2019

Planète à l’agonie.

Images insoutenables. Ces immenses forêts dévorées par le feu, de l’Amazonie à Madagascar, de la Sibérie à l’Indonésie… ça me fait l’effet d’une guerre à grande échelle qui ne tardera pas tous nous engloutir. On évoque ici la tradition soi-disant intangible, là-bas l’exploitation soi-disant nécessaire, et partout la souveraineté nationale anti-colonialiste, couverture commode jetée sur  l’inconscience des uns, la volonté de tout massacrer des autres, l’arrogance et la bêtise de tant de responsables… Catastrophe humanitaire sans précédent. Humanitaire oui. Parce que sans ressources naturelles, aucune vie humaine n’est possible. Et…en savoir plus

Injonction paradoxale

« Prière de ne pas monter. » Ordre enrobé d’un vernis de prière posé au cœur d’une église, dans le chœur d’une cathédrale de surcroît. Curieuse prière en vérité… Cette splendeur de pierre et de lumière n’a-t-elle pas été édifiée au nom de Celui qui nous remet debout et nous élève à la verticale ? « Venez à moi, vous tous qui peinez, et je vous donnerai le repos. » Parole de Jésus, le Christ. Mais ça, c’était avant l’invention des églises…   Eté 2019 – Marie-Christine Bernard

Ruines

Sous le toit de cette maison, on a vécu, on a mangé et bu, on a travaillé, on a fait l’amour, et donné naissance à des enfants, on a ri et on a crié, et bavardé et souffert, et reçu quelque courrier, et on a prié, et on assuré son ouvrage quotidien, et fait la fête et pris le deuil, on a lâché son dernier souffle aussi. Sur combien de générations ? Nul ne sait. Mais, ici, pendant des décennies, la vie battait son plein. La ferme, le moulin, les bois…en savoir plus

Notre maison commune n’en peut plus.

Ici, des estivants dans le sud de la France qui exigent la climatisation dans leur mobile-home. Là, une chercheuse d’appart’ dont le  critère prioritaire est qu’il s’y trouve une baignoire de bonne taille pour son bain quotidien (oui : bain quo-ti-dien). Et puis ce couple encore, qui  n’envisage pas la vie autrement qu’en s’évadant régulièrement par avion ici ou là le temps d’un week-end. Et tous ces gens qui continuent de vouloir  gagner du temps  pour tout, tout le temps, pour n’importe quoi et à n’importe quel prix, et qui bougent dans…en savoir plus

Il pleut du chagrin

Le monde sans sa maman est inconnu. Tant qu’on n’est pas orpheline, il n’existe pas. On peut être cette adulte que je suis, indépendante, à l’heureux vol singulier, partie depuis si longtemps du nid familial. Ça ne change rien. Le monde sans sa maman est un monde inédit, absolument nouveau. L’expérience est subite et radicale. Aucune chance qu’elle soit progressive. Un instant de bascule et ….il y a le monde d’avant, et le monde d’après. La langue que l’on parlait seulement avec elle, qu’elle seule pouvait comprendre, la langue maternelle,…en savoir plus

Tendresse d’à-Dieu

Mes mains ont enserré la sienne de chaleur et d’amour Mon regard chaviré de tristesse posé sur son visage émacié Elle a souri Avec le peu de force qui lui reste, si faiblement Ma joue de tendresse a caressé la sienne De son bras amaigri elle m’a entouré l’épaule Le silence se chargeait de l’essentiel Ma maman s’en va… Et mon cœur est si lourd   Marie-Christine Bernard Février-mars 2019  

Etre vivant

Si le monde connaissait le bonheur de la solitude et du silence… ! Quand les poussières agitées par le superficiel et le bruit incessant tombent enfin, laissant apparaître la beauté de chaque instant goûté comme un fruit juteux et généreux. Quand le vacarme mental vaincu par la foi finit par déposer les armes, et que les épées se transforment en chandeliers pour éclairer nos nuits. Quand la frénésie d’activités se trouve épuisée par l’étonnement d’être en vie, d’être là, d’être maintenant. Si le monde se libérait de ses passions-prisons, de son…en savoir plus

Un quotidien devenu hostile ?

Au milieu du tapage et de la rage où chacun réclame ce qu’il pense lui revenir, dans cette cacophonie jaune fluo et rouge de colères, comment entendre quelque propos constructif ? quelque alternative praticable ? quelque proposition vers plus de justice et moins de stress ? Une foule en émeute vire vite à la déraisonnable meute … Pourtant, une petite voix se faufile entre et malgré les vociférations. Elle tente de se faire entendre en dépit des coups de godillots. Elle s’obstine dans les non-dits et entre les lignes de force. Elle susurre…en savoir plus

Libre

Mon nom circule sur les réseaux catho-tradis affirmant que je serais, je cite : « l’égérie de la CCBF (Conférence catholiques des baptisé-e-s francophone) ». Propos anonyme et, compte-tenu de la mouvance des sites en question, cela se veut insultant et destiné à me décrédibiliser. Désolée de les décevoir, mais je ne fais pas partie de la CCBF. Ni d’aucune association non obligatoire. Sauf Cyclamaine qui défend l’usage du vélo dans la ville du Mans et son agglo. A part ça,  je  ne fais partie de rien du tout. « Tout est à moi, mais…en savoir plus

Déception

Tristesse à la nouvelle attendue pourtant de la démission de Nicolas Hulot. Signe que la absolue nécessité du soin exigé par la planète pour continuer à nous offrir un monde vivable n’est pas prise au sérieux. Le commerce avant tout. L’opposé de ce qu’il faudrait. La consommation comme seul horizon. Ça crée des emplois ? Mais à quel prix ? Vient le temps où en avoir un n’aura plus de sens : la vie quotidienne sera devenue un combat permanent, pour respirer sans étouffer, manger sans s’intoxiquer, boire de l’eau sans s’empoisonner, marcher…en savoir plus

Remballons nos déchets !

Aucune trace laissée par des centaines de personnes qui empruntent tel sentier, s’arrêtent admirer tel site, mangent leur pique-nique autour des tables offertes ici ou là. La place est rendue nette et propre après usage. Mais il se trouve toujours un ou deux individus mal-éduqués, ou immoraux, ou stupides, ou les trois à la fois pour transformer l’endroit en déchèterie. Spectacle toujours désolant :  emballages jetés au vent,  canettes abandonnées, papiers gras de boites en plastique à usage unique errant alentour… On ne citera pas ici les marques des enseignes les…en savoir plus

Désolant

Comme beaucoup de concitoyens, j’ai été heureuse d’apprendre que Mamadou Gassama allait bénéficier d’une procédure d’exception pour régulariser sa situation et prétendre à la naturalisation française. Son acte de bravoure a été salué comme le signe que les valeurs de cet homme étaient en accord avec celles qui cimentent notre société. Risquer sa vie, spontanément, pour sauver un enfant lambda en perdition suspendu à un balcon, bravo ! Las ! Voilà que des associations de soutien aux migrants (oui, il y a amalgame)  crient à la récupération politique. Que n’auraient-elles pas dit…en savoir plus

Respirer.

Dans les espaces verts de nos villes, les familles et les enfants trouvent à marcher, courir, taper dans un ballon, rire et pousser sans crainte trottinettes, draisines et vélos. Parfois, on en profite pour prendre le goûter à l’ombre des arbres. Il arrive qu’on s’extasie devant fleurs, oiseaux, formes des arbres, ou reflets de nuages dans l’eau de l’étang. On nourrit les canards en riant. Bouger. Respirer du dehors. Mais est-ce qu’on écoute ? La nature toute bruissante de son infinie vitalité étendue de silence. S’y lover. S’y détendre. S’y reposer….en savoir plus

Chrétien

C’était un chrétien comme il en existe des millions dans ce pays : conviction au cœur, cheminement en cours, conscience qu’aimer Dieu et aimer son prochain constitue la même démarche, et que pour honorer Dieu, il faut commencer par accomplir son travail dans un esprit de service, service de la nation, des autres, du bien commun. Il portait sa foi en lui, comme un trésor. Vivre libre, dans le respect de toutes les personnes, dans des liens pacifiques, aimants, oui, ces valeurs républicaines de liberté, d’égalité, de fraternité étaient les siennes….en savoir plus

Un toit…

Pendant ce temps, des centaines et des centaines de personnes n’ont toujours pas de toit. Pour elles, l’hiver est un fléau de plus. En dépit de l’engagement généreux et efficace de centaines et de centaines de bénévoles, élus, associatifs, de tous bords, de toutes croyances, le nombre de SDF semble ne jamais cesser de croître. A quelque niveau qu’on prenne le problème, on ne voit pas de solution juste et pérenne. Pas encore. En attendant, on fait ce qu’on peut : on palie, on réconforte, on soutient, on presse nos responsables…en savoir plus

Quand cesserons-nous de planer ?

L’abandon du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes est une sage décision. Mais tant qu’on ne met pas en cause notre mode de vie, elle ne fera que transférer le problème sur le dos d’autres citoyens, dans le ciel d’autres villages, dans les airs d’autres champs et bois. Tant  qu’on trouvera normal d’aller passer, juste pour son plaisir, un week-end à New-York, ou une semaine en Chine, ou quatre jours à La Réunion… Tant qu’on refusera de reconnaître qu’il s’agit là d’un luxe que la planète paie au prix fort. Un luxe…en savoir plus

On a tous quelque chose de….

On aime l’un et l’autre. Jean d’Ormesson , bel homme éternellement émerveillé par la beauté, tout habité d’une immense culture classique dont il ne faisait pas étalage, mais qu’il savait convoquer au fil de conversations dont il était l’un des dernier à en pratiquer l’art.  Finesse, élégance, pudeur, le sens discret d’une autodérision  finalement bienveillante, un épicurisme stoïque… derrière son sourire et ses yeux bleus vifs jamais lassés de se poser avec admiration sur la vie, les choses, les êtres, il incarnait la grande classe. Johnny, une gueule, une allure,…en savoir plus

Hélas, je confirme

Je confirme, hélas. Moi aussi, je sais d’expérience ce qu’est : Etre l’objet de quolibets sexistes, juste pour rire, hein, mais qui ne font rire que ceux qui les profèrent, et bêtement. Entendre des insultes machistes au moindre retard de démarrage au feu vert. Se retrouver subitement dans le métro, sur un chemin forestier, au détour d’une rue, devant un exhibitionniste de première. Etre obligée de changer de place dans l’autobus, dans le train, pour échapper aux propos salaces, parfois accompagnés d’esquisses de gestes de la même boue mentale, histoire de…en savoir plus

Octobre

Le mois des feuilles mortes et mouillées. Des jours plus courts et plus froids. Des brouillards et des nuages gris. Ce sont aussi des couleurs de feu, des champignons et des averses bienfaisantes, des pommes, des poires et des potirons. … Ce mois appelle notre amitié. Alors offrons-nous « des fleurs et des nappes en couleur pour ne pas qu’Octobre nous prenne » (F.Cabrel) ….nous prenne de travers !           Marie-Christine Bernard        Octobre 2017

Nihilisme sournois ?

Les incendies de cet été auraient souvent été la conséquence de jets de mégots hors de l’habitacle par des conducteurs fumeurs, stupides, et pour certains, criminels. En vertu de quoi des citoyens en colère, et on les comprend, exigent vent debout le retour des cendriers dans les voitures. Une telle revendication soulage…. Mais ne résout pas le problème de la bêtise. Car les mêmes jeteurs de mégots, videront leurs cendriers n’importe où, allumeront des barbecues au milieu de broussailles sèches, accessoirement laisseront les déchets de leur pique-nique sur place, et…en savoir plus

Une grande dame

Madame Veil fut une grande dame. Et pour tant de raisons… Elle avait compris, au moment même où elle subissait l’enfer d’Auschwitz, que la réconciliation entre la France et l’Allemagne serait le meilleur gage de cette paix qui garantirait enfin un avenir désirable. Toute sa vie, elle s’est engagée pour elle. Elle a tracé sa route de femme pas à pas au milieu d’un monde politique masculin, bien plus machiste encore qu’aujourd’hui. Dans ses combats, elle a su incarner une dignité qui nous honore tous, parce qu’elle manifestait une haute…en savoir plus

Blessure

Impossible de convaincre de sa bonne foi, quand votre interlocuteur du moment prétend mordicus que vous lui mentez. Difficile de ne pas commettre de faute quand il, elle, vous y pousse avec obstination, jusqu’à ce que vous tombiez. Douloureux d’entendre contre soi un procès d’intention en bonne et due forme. Et comment réagir à l’insulte proférée avec une sincérité absolument sûre d’elle-même ? Encaisser. Refuser d’user soi-même d’armes si destructrices. Tenir bon dans la tempête. Laisser toujours une porte ouverte au meilleur de l’autre. Il, elle, finira bien par venir, ou revenir, un…en savoir plus

Pour la danse de la pluie !

La pluie ! Qu’elle arrive enfin, qu’elle tombe, fluide et obstinée, qu’elle se déverse sur nos champs, qu’elle abreuve notre terre, qu’elle revienne, et vite et bien ! Cet implacable soleil sur froid d’hiver qui s’entête encore, c’est le pire qui peut nous arriver. L’an dernier, il avait sombré dans les flots incessants d’averses non-stop qui avaient pourri le printemps. Ils avaient noyé les récoltes et déprimé un peu plus les agriculteurs. Cette année, il reste cloué là comme pour se venger, laissant la bise décourager les velléités de repas…en savoir plus

Espace public

En lieu et place des multiples panneaux publicitaires qui enlaidissent nos villes et nos campagnes, qu’on dépose des reproductions d’œuvres d’art d’hier et d’aujourd’hui ! De belles photographies de paysages et de visages libérés de toute captation mercantile ! Des fresques magnifiques et des grafs inspirés sur les murs, les pignons, les parois d’abri-bus ! Qu’on permette à nos regards saturés de se poser sur ce qui nous élève ! Qu’on nous donne à rêver, à penser, à respirer ! Qu’on rende au public son espace ! Marie-Christine Bernard Janvier…en savoir plus

Un coup de Mars, et ça part

200 000 personnes seraient sur la liste d’attente pour, dans quelques années, partir sur la planète Mars, en aller-simple évidemment. Ce sont les premiers à choisir de quitter le navire terre, notre « maison commune », comme on quitte un navire qui prend l’eau, renonçant à écoper, à tenter de colmater, à construire un bateau plus solide. Même si certains prétexteront que c’est pour « faire avancer la science », je ne peux m’empêcher d’y voir un « sauve-qui-peut », un « après moi le déluge », une manière d’abandonner…en savoir plus

Corps malmenés

Les corps humains prennent forme culturelle. Nos modes de vie (d’alimentation, de déplacement, de travail, d’occupation) sculptent notre morphologie à partir d’un donné de départ, un patrimoine génétique, dont l’évolution est elle-même d’emblée marquée par son environnement culturel. C’est ainsi qu’en Occident, depuis quelques décennies, nous avons tous, en moyenne, gagné quelques centimètres de taille et de tour de taille, quelques années de longévité et plusieurs années de vie en bonne forme. Nous avons dans le même temps perdu de notre autonomie en mémoire, de la résistance aux éléments naturels,…en savoir plus

Humanité amputée d’elle-même

400 responsables de toutes confessions religieuses se sont réunies avec le pape François, et sur son initiative, à Assise, 30 ans après la première rencontre pour la paix organisée par Jean-Paul II dans le même lieu et pour le même appel :que les religions soient au service de la paix et contribuent à un monde plus humain. A défaut de s’entendre sur le terrain théologique, commençons donc par unir notre désir commun en priant ensemble, chacun selon sa croyance, voilà en somme le tout premier pas en vue de réaliser…en savoir plus

Perplexité démocratique

Entre les qualtiés nécessaires pour gagner une campagne électorale et celles requises pour remplir une fonction de gouvernement confiée par voie démocratique, la différence ne cesse de se creuser. En effet, pour gagner, il faut : – être tribun – avoir un très gros ego, – aimer la scène et les acclamations de la foule, – aimer être sous les projecteurs, – moucher ses adversaires d’un mot, d’une petite phrase, – battre la campagne entouré par ses dévoués lieutenants qui vous couvent de leurs conseils, de leurs soins, de leur…en savoir plus

On n’est pas des ordinateurs !

Le bain numérique forcé dans lequel on se trouve sommé de vivre par je ne sais quelle force anonyme est en train de nous piéger dans les filets d’une dépendance qui a tout d’une addiction. On s’y trouve comme ensorcelé. Et si l’on n’y prend garde, notre liberté s’étiole, et l’on s’éloigne de plus en plus de notre humanité, de l’humaine humanité de tout un chacun. Et pour aller où ? Et pour faire quoi du temps soi-disant gagné ? On se perd soi-même de vue. On perd le sens….en savoir plus

Folie ordinaire

Dans la salle d’attente, dans le train, dans le bus, dans la file devant le guichet de la poste, devant la caisse du supermarché, à l’entrée du cinéma,… plus possible de croiser un regard, de trouver un visage humain vers lequel sourire, un regard bienveillant invitant à converser. Chaque tête est penchée sur son petit écran, les oreilles bouchées par des écouteurs (cherchez l’erreur !), les doigts agités sur sa petite boite lumineuse. Des bulles les unes à côté des autres, s’ignorant mutuellement, branchées sur leurs réseaux sociaux (cherchez l’erreur…en savoir plus

Nuit debout en bouts.

A l’image des réseaux sociaux, les rassemblements Nuit Debout offrent de tout et le contraire de tout, dans un capharnaüm pas toujours joyeux. On y trouve de la naïveté et de l’intox, des illusions et des espoirs, des mensonges et des vérités, des imbéciles et des candides, des intelligents et des manipulateurs, des tolérants et des intolérants, des narcissiques et des altruistes, des humanistes et des calculateurs, des sincères et des cyniques, du n’importe quoi et quelques perles. Noyées celles-ci, dans le grand tout qui confond démocratie directe et loi…en savoir plus

Honte à qui ?

Alors comme ça, le vêtement islamique est un marché plein d’avenir. Et les créateurs de mode européens s’y engouffrent. Alors comme ça… Entériner la mauvaise conscience des femmes d’êtres des femmes, d’avoir un corps de femme, de renvoyer à l’homme la confirmation qu’il est un homme, et de recevoir de lui celle qu’elle est une femme, humaine comme lui, en différence, comme lui, ni plus ni moins En habillant cette mauvaise conscience pour mieux l’intérioriser, L’inscrire avec un burin dans le marbre d’une représentation collective obligée, Laisser s’infiltrer avec obstination…en savoir plus

Désarroi post-moderne

Entrent dans la fabrication des ordinateurs, tablettes, smartphones et autres gadgets électroniques, des composants tirés de matières premières rares et introuvables ailleurs que dans l’hémisphère sud, en Afrique notamment. Corruption aidant, les pays aux sous-sols riches de ces minerais tant convoités sont gangrénés par la violence, la misère des gens sans pouvoir, la loi du plus fort, l’impunité, en un mot, le chaos permanent d’où les plus malins tirent leur épingle dorée du jeu. Et moi je vis dans un pays qui m’impose de toute part d’intégrer toujours plus d’informatique…en savoir plus

C’est ainsi

Ma grand-mère m’a appris à me servir d’une faux. C’était au siècle dernier, au milieu des années 70. Je me revois à l’action au matin d’une journée qui s’annonçait belle, printanière, le grand panier d’osier posé dans le champ de luzerne juste derrière le clapier, sous des pommiers sauvages. J’avais fini par intérioriser le geste qui permettait de couper l’herbe sans excès d’effort. Je n’étais plus une enfant, je devais avoir une quinzaine d’années et je me souviens très bien d’avoir eu conscience à la fois de ma chance et…en savoir plus

Prendre l’autre, vraiment autre, au sérieux

« Faut-il s’inquiéter après les menaces de Daech contre l’école ? » La question fait le titre d’un article dans La Croix du 4 décembre, mais je l’ai entendue plusieurs fois sur les ondes radiophoniques (chroniqueurs, débatteurs, réseaux). Et curieusement, la réponse ne va pas de soi. Les uns en appellent au calme par principe, d’autres signalent les dispositifs sécuritaires adaptés mis en place, d’autres estiment qu’il s’agit d’un bluff pour nous terroriser. Qu’il faille garder et cultiver le calme en soi et autour de soi, nul n’en disconviendra. Que…en savoir plus

Submersion

Du retard dans mes billets. La cause m’apparaît, limpide : la violence de l’actualité me laisse sans voix. Là, à perte de vue, au cœur de l’Europe, les files de migrants cheminant entre deux camps de fortune, partis on sait d’où, mais qui vont on ne sait où. Ici, la voix gonflée de mépris d’une citoyenne traite des femmes d’origine maghrébine de « chiennes », alors même celles-ci clament leur attachement à la France. Ici encore, des concitoyens se suicident de désespoir, agriculteurs, fonctionnaires de police, quidam surendetté, chômeur à…en savoir plus

Que faire pour bien faire ?

Les photos montrent des gens qui nous ressemblent. Ils portent des sacs-à-dos, des sacs en plastiques, des cabas mal ficelés. Ils marchent en file indienne, où sont entassés dans des canots, ou accrochés aux fenêtres de cars, de trains, ou déposés sur quelque plage, comme des cailloux, comme des morceaux d’épaves, comme des oiseaux déchus. Les visages sont graves, les mines fatiguées, les corps amaigris. Ils sont des milliers. Pourquoi faire quelque chose pour eux ? La réponse tombe sous le sens : par simple humanité, parce qu’ils sont nos…en savoir plus

Nostalgie

On dit que la nostalgie signifie la maladie du nid. On dit que ce terme, nostalgie, sollicite beaucoup les moteurs de recherche sur internet depuis quelque temps. On dit que la nostalgie est un vilain défaut. On dit, au moment même où on l’est, alors que nos propos n’expriment que cela, on dit qu’on ne veut pas être nostalgique. On est intelligent. On sait qu’avant c’était pire sur beaucoup de points. On nous a mis en garde sur la récurrence de la nostalgie en chaque génération. On prétend qu’elle est…en savoir plus

Des branchés à débrancher

Au lieu de perdre son temps à essayer d’en gagner, pourrions-nous prendre le temps qui nous est donné pour …vivre ? C’est juste une suggestion. A l’adresse de ceux qui passent des heures à : installer de nouveaux logiciels, récupérer leurs répertoires numériques, marchander leurs abonnements internet, multiplier les applis, mettre à jour les mises à jour, réparer les bugs, choisir de nouveaux outils encore plus performants, et…. dire par mails, e-phones et boites vocales interposées qu’ils n’ont pas le temps, ou, variante, qu’ils ont le temps de rien (sic)….en savoir plus

Oh ! Le beau futur numérico-dingo !

Une publicité passe ces temps-ci sur les chaînes télé, illustrant ce monde à venir déjà arrivé : le tout-connecté. On y voit une femme occupée à une tardive réunion de travail dans un climat professionnel étonnement glamour. Soudain, elle jette un œil sur son smartphone et presse en souriant une touche, puis une autre. A l’autre bout (de la ville, du pays, du monde ?) un jeune enfant endormi dans son lit s’était éveillé, et l’inquiétude soudaine du noir l’avait à peine agité que déjà, connectique aidant, sa veilleuse s’allumait…en savoir plus

Frères, soeurs…

Frères, sœurs, chrétiens de l’autre côté de la Méditerranée, je pense à vous tous les jours, tout le temps, le jour, la nuit, et à chaque fois quelque chose de douloureux se crispe dans mes entrailles. Je devine à travers ce qu’en disent les médias – si peu au regard du désastre dont vous êtes victimes – je devine votre souffrance : agressés, pourchassés, exterminés, il ne vous reste que l’exil, le deuil et les pleurs. L’impuissance et la rage aussi. Et la foi. La terrible foi. La foi du…en savoir plus

Ne pas se tromper de combat

Il se passe à Calais des choses difficiles. Des centaines de migrants s’y agglutinent dans l’espoir de traverser ce bras de mer qui les sépare de l’Eldorado, car c’est ainsi qu’ils envisagent la Grande-Bretagne. Clandestins, lourds de ce bout d’histoire qui est la leur, ballotés dans la grande histoire anonyme et sanglante de guerres, d’injustices, et d’obscurantismes de tout poil, mondialisée dans sa folie monstrueuse d’inhumanité, ils aboutissent là, abrutis de fatigue, de dénuement et d’angoisse. Les grands de ce monde pourtant chargés de gouverner, ne gouvernent rien ou pas…en savoir plus

Dur-dur…

Ça va être dur. Dur de garder la tête froide et le cœur chaleureux. Dur de rester ferme sur les valeurs qui fondent notre vivre-ensemble et fraternel dans la manière de les défendre. Dur de dénoncer les amalgames tout en manifestant contre un terrorisme qui avance sous couvert d’une religion. Dur de faire le partage entre islam républicain, islam tout court, islamisme, islamisme radical, terrorisme islamiste… Dur pour les républicains, de toute religion, attachés à la Déclaration des Droits de la Personne. Dur pour les français, de toute origine, attachés…en savoir plus

Raison garder

Aucune religion, hélas, n’est à l’abri d’une déviance dans la violence et la barbarie. Par définition, ces dérives n’ont que faire de la raison et du discernement éclairé. Mais si elles font feu de tout bois, celui des religions est hautement inflammable. Quelques théoriciens habiles suffisent pour souffler sur les braises de haine et de sadisme tapies aux cœurs de têtes brûlées, d’esprits épais, bornés et frustrés. Par contagion, le feu se propage là où l’on ne pensait pas, chez des personnes jusque-là plutôt raisonnables mais qui tombent à leur…en savoir plus

Crêche du Puissant Très-Bas

La crèche est-elle donc si dangereuse pour l’ordre public et la paix nationale qu’il faille l’interdire dans les espaces publics ? Est-il si abject, le message porté par les chrétiens à travers l’église catholique (pour ne parler que d’elle), à ma connaissance la seule institution de cette envergure à avoir reconnu officiellement ses erreurs, les avoir sincèrement regrettées ; à s’être engagée depuis des décennies en faveur de la paix, de la fraternité, des Droits de la personne ; à s’être embarquée dans une profonde réforme pour prévenir les dérives…en savoir plus

Courage, François !

Réformer la position et le discours de l’Eglise sur la morale familiale n’allait pas se faire sans peine, on s’en doutait. Je note trois postures, qui sont autant d’obstacles, parmi d’autres, mais qui s’alimentent entre elles : 1- Vouloir faire jouer à l’Eglise le rôle de conscience morale par procuration : ceux-là attendent d’elle qu’elle dicte des règles de conduite, dans sa vie de tous les jours, y compris familiale, y compris conjugale, règles dont ils pourront se prévaloir pour éviter de réfléchir dans la complexité des situations inhérente au…en savoir plus

Les yeux dans le béton : courte-vue assurée.

Alors comme ça, il faudrait « relancer la construction » ? Autoriser à construire partout ? Continuer d’étendre le béton dans les zones agricoles, maraîchères ? Couvrir de maison les quelques espaces de verdure encore préservés ? Asservir la population entière au tout-urbain ? Faire fi de l’attractivité qu’exerce notre pays parce que son patrimoine naturel, paysagé, ses coins encore sauvages, ses parcs préservés, ravissent nombre de touristes ? Pourtant, les pages des journaux locaux regorgent de maisons à vendre, à louer, qui ne trouvent pas preneurs. Pourtant, nombre de…en savoir plus

Coupable d’être libre…

Meriam Yahia Ibrahim Ishag, femme soudanaise de 27 ans, croupit en prison dans son pays. Son crime ? S’être convertie au christianisme. Jetée dans une geôle alors qu’elle était enceinte, elle vient d’y accoucher d’une petite fille. Cette femme risque la pendaison. Bien lu ? Oui, la pendaison. Et 100 coups de fouet pour avoir épousé un chrétien, ce qui est assimilé à un adultère. Bien lu ? Oui, adultère pour avoir épousé un chrétien, elle, « tatouée » musulmane à la naissance. Décision prise et argumentée au vu et…en savoir plus

Postes à pourvoir

Cherche hommes ou femmes politiques, ou fonctionnaires, hauts ou moins hauts, ayant reçu par la voie des suffrages ou celle des concours administratifs, une part de pouvoir délégué par les citoyens en vue d’organiser la société au bénéfice de tous. Cherche hommes ou femmes capables de mettre toutes leurs compétences au service du bien commun et de rien d’autre. Cherche hommes ou femmes intègres, capables de résister à la tentation de se la jouer sous les ors de la République. Cherche hommes ou femmes politiques obsédés par le soin à…en savoir plus

Avis de débordements prévisibles

Les tempêtes se succèdent et se ressemblent depuis plus de deux mois. Du moins dans l’ouest. Le vent est furieux et la pluie volontaire, quasi continuelle jusqu’aux averses de grésil qui fouettent les fenêtres à tout moment. Le sol gorgé d’eau suinte comme une éponge saturée. Nous, vulnérables, nous voici à la merci d’une météo de mauvaise humeur. Les nuages s’empilent et se poussent les uns les autres au-dessus de nos regards furtivement inquiets. Mais pour de nombreux concitoyens du littoral atlantique c’est la désespérance devant leur maison dévastée, leurs…en savoir plus

Préférences

Vivre humainement, c’est, entre autres choses, faire des choix. A travers eux se manifestent nos préférences. Dans la conscience de chacun et qui n’engage que chacun en conscience, une hiérarchie s’établit que l’on peut qualifier de valeurs, une hiérarchie de valeurs donc. Tant que les choix se portent sur le type de pain ou de yaourt, sur une marque de chaussures ou de lunettes, sur les vacances à la mer ou à la montagne, l’expression de cet art de préférer, qui est liberté en actes, passe sans bruit. Quand ils…en savoir plus

Du mensonge dans l’air…

Qu’est-ce que la vérité ? Au minimum, rappelons qu’elle est aspiration à une justesse : – Justesse d’un mot, d’une définition, rapporté à un objet circonscrit (qui peut être un évènement, un sentiment, ou une chose), risque pris dans la conscience du caractère provisoire et limité de l’opération, mais qui permet d’avancer : perspective de la science en général ; qui est la nôtre quand on essaie « d’appeler un chat, un chat ». – Justesse d’une attitude par rapport à une situation, sorte d’accord trouvé quant à soi-même –…en savoir plus

Dons dingues

L’approche des fêtes de fin d’année propice aux cadeaux, au réveil de nos générosités dans l’élan un peu fou qui nous entraîne vers la lumière entretenue au cœur de l’hiver, voit déferler dans nos boites aux lettres, sur les ondes, les écrans, aux sorties des gares, des supérettes et des cinémas, des paquets d’appels aux dons, comme autant de paquets de mer s’écrasant sur la figure du marin déjà bien à la peine ! Et nous voilà malheureux et perplexes. Malheureux, parce qu’on aimerait tant que tous et chacun trouvent…en savoir plus

Une école pour grandir

Derrière la question de l’aménagement du rythme scolaire, une question ne semble pas avoir été soulevée : le rôle des professeurs des écoles. Sont-ils dorénavant chargés uniquement d’apprendre aux élèves à lire, écrire, compter, et quelques notions d’histoire, de géographie et de science ? Ne sont-ils pas ou plus capables d’organiser le planning des apprentissages de sorte que les après-midis soient consacrés à s’initier au dessin, au chant, au bricolage et de temps à autres à sortir visiter une ferme, un musée, une mairie, un monument, un coin de nature…en savoir plus

Caricature

Un célèbre dessinateur de BD humoristique vient de sortir sa dernière création : un double-volume qui se propose de réécrire la Bible. Rien que ça ! L’homme n’est pas sans talent et ses trouvailles font souvent mouche. Devant tant d’inventivité espiègle, comment ne pas sourire ? N’empêche. Me voilà partagée. D’un côté, je me réjouis de la liberté d’expression garantie dans mon pays. Qu’aucun sujet, y compris celui des religions, n’échappe à la prise critique, amusée ou satirique, est un signe de bonne santé démocratique. En l’occurrence, la satire faite…en savoir plus

Déprime culturelle

La France dite « profonde » n’est pas partout la même. Lorsqu’on s’aventure dans des contrées qui ne présentent pas d’attraits touristiques particuliers, dont le tissu économique frise la misère, qui survivent uniquement par l’agglomération dévorante présente à 30 ou 40 km de là, elle a, cette part de France, une triste mine et le moral en berne. Passons sur les boutiques fermées, les volets clos des multiples maisons et logements à vendre ou à louer au milieu de bourgs que l’on devine avoir été quelque peu prospères en un…en savoir plus

Citadins

Ils n’aiment pas l’herbe. La terre est selon eux salissante. Ils ne supportent pas la vue de la moindre fourmi, de la coccinelle, du plus petit insecte. Refusent l’hypothèse de se trouver sans connexion internet le temps d’une balade. La vue d’un paysage ne leur inspire que l’ennui d’un espace sans intérêt. Le silence les effraie, la solitude les panique. Ils ont peur de manquer, de chaud, de frais, de sucre, de vitamines… Leurs enfants, on l’a appris récemment, connaissent mal, voire pas du tout, les légumes ordinaires, sans la…en savoir plus

Cours des miracles

« Comment ça se passe dans tes cours ? » « Je m’en sors ». Elle me dit qu’elle a appris à faire avec l’insolence banalisée d’élèves ingérables. « Si j’excluais de la classe chaque élève qui me répond « Ta g….. » quand je lui parle, je n’aurais plus personne en cours ». Elle m’apprend que sur 35 profs, 7 sont en arrêt maladie pour dépression… On imagine sans peine l’ambiance. D’autres profs d’autres collèges, d’autres banlieues, ne disent pas autre chose. Leurs classes, de leur propre aveu, ne…en savoir plus

Que d’amours malheureux

Pensée unique. Celle des pour, contre celle des anti, et réciproquement. Pensée vraiment ? Si seulement ! Double-discours monocorde de part et d’autre, bien rôdé, bien huilé, bien bétonné surtout. Double sincérité sans doute. Double précipitation argumentaire à l’emporte-pièce. Que de violence verbale, symbolique, que de fermetures, que de mensonges qui s’ignorent, de peurs irraisonnées, de préjugés ! D’exaltation chez les uns ; d’obscurantisme chez les autres. Que de manipulations, de récupérations ! Que de rencontres ratées ! Que d’amours malheureux ! Que d’amour malheureux… Marie-Christine Bernard – mai 2013

Le massacre continue

D’imprégnations en imprégnations, de patience en constance, d’obstination en loi de la physique, des quantités infinitésimales de produits toxiques sont parvenus à descendre lentement mais sûrement depuis nos poubelles jusqu’aux nappes phréatiques. Comment s’en étonner ? Où croit-on que finit tout ce qui se produit sur terre ? Sur terre. Bien tassé, ça finit dans la terre. Le temps passant, ça nous revient par les racines des profondeurs jusqu’aux nuages qui déversent de leur côté des pluies pas toujours limpides. C’est d’une logique implacable que les crânes d’œuf qui manipulent…en savoir plus

Gonflé…

Après avoir été sponsorisé largement par sa famille, aisée et cultivée, pour suivre les meilleures études dans les meilleures écoles, ce cadre dirigeant de haut niveau travaille dans une entreprise internationale et bénéficie d’une marge de manœuvre confortable qui lui donne même le droit à l’erreur. Fort de son CDI, il touche un salaire très confortable, mois après mois, sans compter les plus de fin d’année. Et son quotidien laborieux se passe dans les hôtels hauts de gamme, les restaurants étoilés, et les classes-affaires des vols long courrier. Même s’il…en savoir plus

Trop de voeux ?

Mes boites de courriels débordent de vœux envoyés en un clic grâce l’automatisme des listes interminables de destinataires dont je suis. Les renvois sur les sites internet ludiques, les cartes postales électroniques, les diaporamas rivalisent d’inventivité. En prendre connaissance demande, disons, un certain temps. Pour un résultat moyen. Leurs auteurs semblent parfois tellement contents d’eux, de leur trouvaille… En mal d’applaudimètre ? Et je n’ose pas répondre de peur d’inonder à mon tour les boîtes de personnes que je ne connais pas, où, de peur, par mes simples mots sincères,…en savoir plus

Fête volée trois fois

En ce premier samedi de décembre, les enfants sont contents : ils jouent déjà avec leurs jouets de Noël dans le TGV qui les ramènent de Paris, où ils sont allés en famille faire les courses de fin d’année. Pendant ce temps, les parents sont plongés dans leurs i-pad et tablettes qu’ils se sont peut-être aussi offerts à cette occasion. Ainsi, ils sont donc volés trois fois ces enfants. Ils se sont fait dérober la joie de l’attente du jour de fête, et de la surprise de la découverte. Il…en savoir plus

Ne pas perdre le sens biblique

Trois rappels, juste en passant, parce que ça urge (et sans prétention à clore quelque débat en cours que ce soit) : 1- Le Christ n’a pas demandé à ses disciples de défendre la civilisation européenne du XIXème siècle, ni celle du XXème d’ailleurs, ni aucune autre… 2- La Bible n’offre aucune réponse aux questions, encore moins à celles qui se posent à nous depuis moins d’un siècle… 3- La Bible n’est de toute façon pas un catalogue de réponses « clef-en-main ». Comme l’enseigne l’Eglise catholique elle-même : il…en savoir plus

Mendiants

Ils avaient disparu pendant les grandes glorieuses : au début des années 80, il ne restait alors que les clochards, j’allais dire « habituels » hélas, désocialisés pour des raisons qui ne tenaient pas au contexte économique. Mais quand les effets du premier choc pétrolier avaient atteint les couches les plus fragiles, nous avions vu réapparaître des hommes et des femmes rattrapés par un chômage durable, des fins de droits, des expulsions… Le RMI a permis d’éviter le pire, mais la fragilité a recréé la mendicité. Et aujourd’hui, dans les…en savoir plus

Décharge lunaire

Moi aussi je m’en souviens, de ce jour de juillet 1969. J’avais 10 ans. Nous étions restés médusés devant les images du premier pas sur la lune. Images en noir et blanc, un peu tremblantes, voix quelque peu chevrotantes, lenteur des mouvements, silences ponctuant les commentaires journalistiques moins bavards qu’aujourd’hui mais à l’enthousiasme contagieux. J’entends mon père, qui n’en croyait pas ses yeux, murmurer : « Ils l’ont fait ! Ils y sont arrivés ! Quand même ces Américains… ! ». On regardait sans y croire, on y croyait sans…en savoir plus

Démocratie ou étiquettocratie ?

Qu’est-ce qu’une démocratie en bonne santé ? Je ne sais pas. Mais une démocratie mal en point, on y est. A tous les niveaux, la mode est à la posture : c’est « avec moi » (personne, parti, courant de pensée) ou « contre moi », pas de nuances ! Chacun dans sa case, et une seule ! Tu es contre une logique du tout-comptable dans les métiers relationnels (éducation, santé, social etc) ? Alors, te voilà casé à gauche. Tu ne souhaites pas qu’on accorde le droit de vote…en savoir plus

Perdre son temps à en gagner

Gagner du temps : c’est LA raison principale avancée pour vanter les mérites des changements incessants qui nous sont imposés. Des bornes automatiques chargées de délivrer des billets de transport, aux quelques minutes rognées sur un trajet TGV ; des caisses sans caissières aux tablettes super-branchées, (vous savez, ces espèces de couteaux suisses intergalactiques capables de toute sorte de choses dont on se passait bien jusque là) (mais qui ne savent pas couper une tranche de pain) ; des plats tout préparés aux goûters anniversaires fournis clefs-en-main…la liste est longue…en savoir plus

Décibels

En marchant dans la ville, il arrive que je sois tirée de ma rêverie par une tonitruante musique déversée d’une voiture, parfois vitres fermées ! Enfin, quand je dis musique, je devrais préciser qu’on reçoit plutôt en sonores coups de poings, un rythme de percussion en général sur deux temps, la finesse n’étant de toute façon pas au rendez-vous. Les passants lèvent le nez, cherchent l’envahisseur décibelisé, et tirent plutôt la tronche. Même par grand soleil, je n’en ai jamais vu qui se mettaient à battre des mains, ni à…en savoir plus

Friche

Nous changeons de culture, (de civilisation ?) c’est un fait. La rupture qui s’opère, n’est pas que de forme, elle est cassure, sur le fond. Comme si nous étions propulsés hors d’un continent, non sans brutalité, par la force de nouvelles manières d’être, de vivre, de se comprendre, d’être en lien… Nous voilà depuis une vingtaine d’années maintenant requis tout entier à tenter de prendre pied dans un ailleurs qu’il n’est pas certain que nous ayons choisi. Nous voici citadins, même à la campagne, même agriculteurs. Nous dépendons tous du…en savoir plus

Livre et liberté

Dans le contexte des nouvelles technologies, l’usage systématisé du clavier, qui avait rendu quasi obsolète la manipulation des crayons et stylos, est pourtant déjà dépassé par l’invasion des écrans tactiles. Des écoliers appliqués, langues tirées, à dessiner sur leurs cahiers des lettres, minuscules et majuscules, bien soigneusement alignées, devient donc une image à ranger au musée. Qui parmi eux écrira ainsi, si tant est qu’il ou elle écrira ? Moi-même, je compose ce billet à partir d’un clavier. J’ai pris conscience il y a peu, en remplissant un formulaire papier,…en savoir plus

Vivre ou se divertir

Le divertissement est devenue une industrie. Il draine dans son sillage des millions d’emplois, certes, mais aussi un bilan carbone désastreux au vu de ce qu’il coûte en énergies diverses, un épuisement neuronal de créateurs sommés d’inventer en flux tendu, une telle proportion d’imbécillités diverses qu’on en oublie vite les quelques pépites échappées du barnum par miracle, et une occupation du temps de l’espace, et donc du cerveau, proche de l’invasion. Le ludique s’impose comme le nouvel impératif, de l’école aux loisirs, du travail à la vie de famille, de…en savoir plus

Cherche humain humain…

« Cherche humain humain » Telle pourrait être l’annonce qui passerait en boucle au bas des écrans de télé et d’ordinateur dans quelques années, peut-être moins, si l’on continue notre folie. Car des humains virtuels, aplatis dans leurs profils internet sur des écrans sans âme, des humains jamais là mais toujours encombrant nos réseaux, il y en aura des quantités. Des humains atomisés, dispersés en mille morceaux suivant le cours de leurs multiples envies changeantes et immédiates, on en trouvera aussi. Des humains froids comme la pierre, inattentifs comme les…en savoir plus

Rentrée

Voilà : la « rentrée » officielle est dans sa ligne droite ! L’agitation citadine reprend son cours stressé, et pas seulement en ville. Les médias déversent leurs nouvelles grilles destinées à captiver les foules, à les captiver au sens littéral, à savoir les retenir dans l’étroit périmètre de leurs annonceurs et sponsors tonitruants. Ils nous assaillent sans ménagement, nous les « foules sentimentales ». Pendant ce temps, imperturbables, les jours raccourcissent en offrant vers le soir une lumière dorée sur la fraîcheur de septembre. Elle caresse les arbres et…en savoir plus

Etre star et rien d’autre ?

Parents, enseignants, conseillers d’orientation, tous font ce constat : les enfants et les jeunes rêvent tous d’être « star ». Dépassé le temps où l’on pouvait aspirer à devenir comédien, écrivain, peintre, sculpteur ou danseur, avec le secret désir d’être connu, reconnu par son talent ou son génie. Aujourd’hui, vraiment, peu importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse. Peu importe dans quel domaine on s’engage, pourvu qu’on ait la gloire et l’argent qui va avec. Même l’hypothèse de n’avoir pas de talent particulier pour un statut d’artiste ne décourage pas…en savoir plus

Rien a cirer ?

« De toute façon, j’y comprends rien » dit-il et jetant d’un geste dépité le numéro du magasine Le Pèlerin qui m’avait confié une chronique durant Carême. L’histoire m’a été rapportée par un couple de retraités qui s’étaient réjoui, en la lisant, d’un langage qui leur semblait « enfin » accessible à un plus grand nombre. Ces fidèles lecteurs du Pèlerin avaient donc glissé la revue dans les mains de cet homme, leur fils en l’occurrence. Il a la quarantaine, il est cadre dirigeant d’une grande boite, il ne fréquente…en savoir plus

Saleté

Au fil des photos qui me tombent sous les yeux, publiées dans les journaux et magazines, des images de documentaires ou de reportages télé, il m’arrive de me sentir traversée par une inquiétude : notre terre ne serait-elle pas en train de devenir une vaste décharge ? Publiée dans le journal La Croix il y a plusieurs mois déjà, une photo me hante. Elle montrait une famille chinoise en train de pique-niquer, sous un autopont, au bord d’une rivière de son vaste pays. Assis dans des pliants, les adultes contemplaient…en savoir plus

Bulles

La vie sociale devient un bain savonneux avec, dans chaque bulle, quelqu’un. L’eau n’est pas toujours chaude, ni toujours très propre. Mais le savon est bon marché et ses bulles de plus en plus faciles à faire, et aux parois solides. Jacques Brel ne parlait-il pas de « ces métros remplis de noyés » ? Mais non grand Jacques, nous avons appris à nous tenir dans le bain ! Grâce à ces petits outils si performants, nous voilà bien isolés entre nos écouteurs, les yeux captivés par nos écrans multiples,…en savoir plus

SOS Cadeaux en danger !

Cadeaux formels, cadeaux empoisonnés, cadeaux à message crypté sous-jacent et pas sympa, cadeaux contraints… Les cadeaux ne sont certes pas toujours des cadeaux. Mais que les catégories ici énumérées ne nous égarent pas : elles ne sont que des caricatures de cadeaux. Un cadeau se reconnaît au fait que le donateur désire faire un don bienveillant à l’autre : il est attentionné, présent d’une bonne intention, d’un désir sincère de faire plaisir, avec les moyens financiers, et surtout culturels, que l’on a. Faire un cadeau, c’est toujours exprimer plus que…en savoir plus

Solidarité

J’aimais bien l’idée selon laquelle tout citoyen français devait avoir les mêmes droits et les mêmes devoirs quel que pût être son lieu d’habitation sur le territoire. Je ne sais pas exactement quand ça a commencé à déraper, et sans doute, le phénomène prend-il sa source en plusieurs endroits. Mais c’est un fait, il y a aujourd’hui trois catégories de citoyens : – Les habitants des quartiers tranquilles des villes moyennes et grandes semblent pour l’heure privilégiés : ils vivent en relative sécurité, ont accès aux multiples services (culturels, sportifs,…en savoir plus

L’appel des bois

Prise dans la circulation mouillée de ce jour de pluie citadine, les pieds heurtés par le macadam à n’en plus finir, tous les sens agressés par le déversement ininterrompu des invites à consommer, la foule anonyme de toute part, et, accessoirement, les merdes de chien sur les trottoirs… : le cadre est cadrant, bien en place, habituel, banal. Je vis depuis des jours dans ce bain bruyant, aveuglé, agité. Au fond de moi, pourtant, tout au fond, s’est déposé au début de mon histoire de vie, ce qui me permet…en savoir plus

Quand le voyage était possible

« Je parle d’un temps que les moins de 20 ans ne peuvent pas connaître ». C’était le temps où partir avec son sac à dos et son envie d’espace était sans danger, moyennent quelques précautions d’usage. Une femme seule, jeune et sans défense, pouvait ainsi jeter ses pas par devant, sans trop de but précis sinon celui de se laisser toucher par les découvertes qu’elle aurait la chance de faire : des choses, des paysages, des gens, des évènements, que sais-je encore, et au bout du compte, la découverte…en savoir plus

Un monde qui s’en va

Un monde qui s’en va La communauté religieuse qui m’accueille à l’occasion d’un de mes passages dans la région, ne m’ouvre pas seulement la porte de sa vaste maison : elle m’ouvre son livre d’histoire, depuis la fondation jusqu’à aujourd’hui, son livre de prière, pour l’office du soir, son livre communautaire aussi, pour le temps d’un dîner partagé. Derrière tout cela, deux siècles ont forgé, formé, construit, enseigné, accompagné, donné, prié, essaimé , instaurant un réseau diffuseur de christianisme, comme un parfum alentours. Pas à pas, traversant les périodes troubles…en savoir plus

Une pauvre vie

Une pauvre existence Elle vient de décéder, elle n’avait pas 50 ans. De quoi ? Les personnes qui la connaissaient – enfin, les moins lointaines – haussent les épaules. Ils disent ne pas trop savoir. Ils parlent de « mort naturelle » avec une telle insistance que l’on s’interroge. Oh ! Aucun soupçon d’assassinat ne plane derrière les mots. Seule demeure suspendue au-dessus des silences, la probabilité qu’elle ait succombé à une cuite de trop, voire à une overdose de quelque stupéfiant. Cette femme, je la connaissais de loin, de…en savoir plus

Quel travail ?

Coup de blues en constatant la dégradation constante de notre environnement. Pas seulement notre maison, notre écrin, notre nid, je veux dire la planète, ce qui est déjà dramatique, mais aussi notre tente et notre jardin, je veux dire notre espace relationnel et notre aire de travail. Oui, vous avez bien lu. Si je me laisse portée par l’univers biblique, je reçois cet éclairage : la maison = la planète, la nature la tente = les liens affectifs, amicaux, sociaux le jardin = le lieu de travail Parlons aujourd’hui du…en savoir plus

Où sont les sources ?

Aujourd’hui, j’interviens dans le Val d’Oise. Ce département est associé à la vaste Région Parisienne : c’est le « neuf cinq ». Un chef d’entreprise m’a dit récemment à quel point cette habitude de désigner ainsi ces départements l’exaspérait. Il m’a mis la puce à l’oreille, et je crois que je partage son agacement. Je prends conscience que le « Val d’Oise » renvoie à tout un monde : on imagine une rivière, bien sûr, et ses ruisseaux, donc la pêche, la baignade, les barques et les guinguettes ; et…en savoir plus