Décharge lunaire

Moi aussi je m’en souviens, de ce jour de juillet 1969. J’avais 10 ans. Nous étions restés médusés devant les images du premier pas sur la lune. Images en noir et blanc, un peu tremblantes, voix quelque peu chevrotantes, lenteur des mouvements, silences ponctuant les commentaires journalistiques moins bavards qu’aujourd’hui mais à l’enthousiasme contagieux.

J’entends mon père, qui n’en croyait pas ses yeux, murmurer : « Ils l’ont fait ! Ils y sont arrivés ! Quand même ces Américains… ! ». On regardait sans y croire, on y croyait sans rien voir que ces images fantastiques, car à lorgner la lune en vrai, on ne voyait rien de nouveau sur sa surface dorée, et on savait cela normal, mais enfin plus tout à fait aussi normal qu’avant. C’était sidérant.
Et puis les décennies ont passé, on ne compte plus les satellites et autres engins spatiaux qui tournent autour de la terre. Nous voilà même capables de rapporter un reportage photos de la planète Mars ! C’est triste à dire, mais en ces jours où l’on se souvient de ce « grand pas pour l’humanité », je ne peux pas m’ôter cela de l’esprit : abandonnés sur le sol lunaire, gisent aujourd’hui les déchets laissés par le passage de l’homme. Première preuve de sa « conquête » : une poubelle à ciel ouvert…sur la lune !

Marie-Christine Bernard
août -septembre 2012