Violence banalisée ?

Un point de vue global sur le passé que nous avons connus nous oblige à le reconnaître : non, ce n’était pas mieux avant. Que cela ne nous empêche pas cependant de repêcher quelques perles dont on aurait aimé qu’elles ne soient pas englouties avec le XXème siècle. Comme celle-ci : j’ai connu le temps où l’on pouvait fêter  la Nouvelle Année, le 14 juillet, l’arrivée du Tour de France, la victoire des Verts footeux de St-Etienne et les concerts de nos idoles, sans déplorer d’incivilités notoires autres que quelques débordements sans gravité. Il n’y avait ni  tirs de mortiers, ni voitures calcinées, ni poseurs de bombes, ni bris de vitrines, ni explosions d’abribus, ni tabassage de pompiers. On pouvait se réjouir en famille et en badauds, déambuler tranquillement dans des foules, loufoques parfois, mais bon-enfants, profiter de moments collectifs festifs sans crainte. Ça nous réjouissait, et ça nous soudait aussi, comme nation. Qu’en reste-t-il maintenant qu’on laisse une poignée de violents, en toute impunité, s’emparer de la moindre manifestation pour détruire, saccager, blesser à tout vat ?

 

Marie-Christine Bernard – Janvier 2020