Trop de voeux ?

Mes boites de courriels débordent de vœux envoyés en un clic grâce l’automatisme des listes interminables de destinataires dont je suis. Les renvois sur les sites internet ludiques, les cartes postales électroniques, les diaporamas rivalisent d’inventivité. En prendre connaissance demande, disons, un certain temps. Pour un résultat moyen. Leurs auteurs semblent parfois tellement contents d’eux, de leur trouvaille… En mal d’applaudimètre ?

Et je n’ose pas répondre de peur d’inonder à mon tour les boîtes de personnes que je ne connais pas, où, de peur, par mes simples mots sincères, de ne pas savoir toucher.
Je ne désire pas toujours répondre du reste, tant certains vœux restent distants et passe-partout, formels.
Parfois débordée, je n’arrive pas non plus à accorder à tous ces envois une attention suffisante et je pourrais répondre à l’un et oublier l’autre, et donc blesser bien inutilement.
Les cartes reçues par voie postale sont déposées autour de la crèche. Leurs auteurs seront au moins certains d’être nommés dans ma prière. Ça cultive la qualité du lien.
Et au milieu de tout ça il y a les exceptions : les vœux comme occasion de reprendre contact, de donner de vraies nouvelles, d’en appeler en retour. De dire « Je ne t’oublie pas. Je me réjouis que tu sois. Et j’appelle du bien sur toi. »
Cela suffit pour rendre certains jours plus légers.

Marie-Christine Bernard
Janvier-février 2013