Quel travail ?

Coup de blues en constatant la dégradation constante de notre environnement. Pas seulement notre maison, notre écrin, notre nid, je veux dire la planète, ce qui est déjà dramatique, mais aussi notre tente et notre jardin, je veux dire notre espace relationnel et notre aire de travail. Oui, vous avez bien lu. Si je me laisse portée par l’univers biblique, je reçois cet éclairage :
la maison = la planète, la nature
la tente = les liens affectifs, amicaux, sociaux
le jardin = le lieu de travail

Parlons aujourd’hui du jardin, cet endroit où l’on travaille. C’est un espace, un temps, une durée, des modes relationnels (une règle du jeu), des activités de productions de biens matériels et immatériels. A travers tout cela, c’est aussi un endroit où chaque personne peut éprouver sa capacité à contribuer à la vie sociale, progresser en se formant, en prenant des responsabilités en rapport avec ses compétences, où chacune se trouve gratifiée d’une manière ou d’une autre, reconnue, appréciée, rémunérée etc… Ce sont là, du reste, les raisons qui font que l’enseignement social de l’Eglise estime le travail nécessaire à l’épanouissement de toute personne.

Mais voilà que les « règles du jeu » changent. De plus en plus, la personne au travail est réduite à une productivité immédiate et constante, y compris, c’est le comble, en matière de service ! Que le travail soit rentable, financièrement parlant, quoi de plus normal ? Une entreprise a besoin de profits, ne serait-ce que pour payer ses employés et investir pour la suite. Mais le travail n’est pas que de la rentabilité, ou alors, les travailleurs sont assimilés à des robots, et dans ce cas, il s’agit donc d’une déshumanisation.

C’est ainsi que la souffrance au travail ne fait que croître ces dernières années, jusqu’à l’insupportable pour trop de personnes.

La fin ne justifie pas les moyens : ainsi, viser le profit légitime ne justifie pas que l’on piétine l’humanité de l’humain pour l’obtenir. L’obtenir à ce prix, c’est le rendre illégitime de facto, tout légal qu’il puisse être.

2 novembre 2009
M-C Bernard