Prendre l’autre, vraiment autre, au sérieux

« Faut-il s’inquiéter après les menaces de Daech contre l’école ? » La question fait le titre d’un article dans La Croix du 4 décembre, mais je l’ai entendue plusieurs fois sur les ondes radiophoniques (chroniqueurs, débatteurs, réseaux). Et curieusement, la réponse ne va pas de soi.
Les uns en appellent au calme par principe, d’autres signalent les dispositifs sécuritaires adaptés mis en place, d’autres estiment qu’il s’agit d’un bluff pour nous terroriser.
Qu’il faille garder et cultiver le calme en soi et autour de soi, nul n’en disconviendra.
Que tout soit fait pour protéger les écoles, on s’en félicite.
Que toute propagande comporte une part de leurre, c’est de bonne guerre, osera-t-on rappeler.
Mais que nos écoles soient dans la ligne de mire des fanatiques islamistes, alors qu’elles symbolisent tout ce qu’ils détestent , comment peut-on encore en douter ? Cela relève d’un aveuglement et d’une surdité sidérantes.
Résister à la peur, ne signifie pas se mettre la tête dans le sable !
C’est se tenir en non-quiétude, et utiliser cette inquiétude pour le coup fondée, pour éradiquer les multiples causes des sérieuses menaces qui nous sont infligées.

Marie-Christine Bernard
décembre 2015