Raison garder

Aucune religion, hélas, n’est à l’abri d’une déviance dans la violence et la barbarie.
Par définition, ces dérives n’ont que faire de la raison et du discernement éclairé. Mais si elles font feu de tout bois, celui des religions est hautement inflammable.

Quelques théoriciens habiles suffisent pour souffler sur les braises de haine et de sadisme tapies aux cœurs de têtes brûlées, d’esprits épais, bornés et frustrés.
Par contagion, le feu se propage là où l’on ne pensait pas, chez des personnes jusque-là plutôt raisonnables mais qui tombent à leur tour dans la peur et la rage. Celles-là, c’est le manque de culture qui les grille. Elles se laissent berner par des logiques simplistes, des analyses à deux balles, des propos sur ce que signifie vivre, être une personne – un homme, une femme – Dieu/allah ou qui que ce soit…et de fil en aiguille, de fil blanc en aiguillon répété, elles basculent vers l’absurde, apportant leur fagot au brasier semeur de deuil.

C’est pourquoi la foi et la raison doivent toujours marcher ensemble : la raison critique, à l’intérieur même de chaque famille de pensée et de croyance ; et la foi comme démarche d’humanisation de soi et du monde.

A chaque citoyen que nous sommes de garder sur les religions, la nôtre aussi, une distance suffisante pour permettre d’y poser sans cesse l’œil avisé d’une réflexion vivante et sereine.

Marie-Christine Bernard
Janvier 2015