Jour de marché version actualisée

Jour de marché. Autour de la place les brasseries sont closes. Les conversations se retiennent. Nulle part où commander de cafés, d’apéros. Plus de serveurs qu’on appelle par leurs prénoms. On garde nos distances, on se protège des autres. Les paniers de légumes, les fleurs empaquetées dans du journal, les cabas… disparaissent promptement dans les coffres des voitures. Les hommes et les femmes mélangés, couleurs de peau, âges, opinions ne se rencontrent plus au hasard des tables aujourd’hui pliées. On ne rit plus, on ne s’interpelle plus, on se dévisage au hasard des masques. La musique s’est tue. C’est tout sauf bon enfant. C’est devenu ordinaire. La France souffre son quotidien. C’est jour de marché version 2021. Je n’aime pas.

 

Marie-Christine Bernard

Mars 2021 (// février 2020)