Un coup de Mars, et ça part

200 000 personnes seraient sur la liste d’attente pour, dans quelques années, partir sur la planète Mars, en aller-simple évidemment.

Ce sont les premiers à choisir de quitter le navire terre, notre « maison commune », comme on quitte un navire qui prend l’eau, renonçant à écoper, à tenter de colmater, à construire un bateau plus solide.
Même si certains prétexteront que c’est pour « faire avancer la science », je ne peux m’empêcher d’y voir un « sauve-qui-peut », un « après moi le déluge », une manière d’abandonner ses semblables, définitivement, à leur triste sort.
L’argent utilisé pour cette ruée dans l’espace n’est-il pas volé à ceux qui n’ont pas de quoi vivre dignement sur terre ?
J’ai oublié le prix du billet, mais je sais qu’il faut être très riche pour se l’offrir. Non, ce ne sont pas les plus à plaindre qui aspirent à ce voyage sans retour.
Seraient-ils les plus désespérément cyniques ?

Marie-Christine Bernard
Décembre 2016