Danseurs

Qu’ils sont beaux ! Et cette énergie communicative ! Et quel talent ! Au niveau -1 de la Gare de Lyon, à Paris, des « djeunes » plus ou moins caramels à casquette ont investi un coin du vaste espace carrelé qui sert de sas aux quelques passages vers cette sortie annexe. Ils ont posé leur boîte à musique sur le sol, réglé le son, pas trop fort, et ils se lancent, les uns après les autres, dans des chorégraphies tourbillonnantes.  Chewing-gums et muscles, élastiques et vibrillons, sur un bras, une jambe, la tête, la main, le dos, les pieds, ils dansent, ils dansent à perdre souffle, ils dansent heureux et suants, se donnant parfois l’accolade entre deux figures réussies. J’avoue que j’ai du mal à poursuivre mon chemin : je pourrais les regarder des heures durant. Certes, ils ont pris l’initiative de s’installer là où ce n’est pas prévu pour ! Ils ne sont qu’un groupe informel, de copains pour ce moment au moins. Ils ne dérangent personne. Ils donnent un spectacle. S’en aperçoivent-ils seulement ?  Ils font cela pour le fun, ne demandent rien à personne, même pas quêteurs. Moi, public informel, j’aimerais bien pouvoir applaudir. Dommage que je sois, ce jour-là ?, la seule à admirer la performance.
Marie-Christine Bernard
avril 2011