Beauté

Il arrive qu’on prenne à nouveau conscience de la chance qu’on a de vivre aujourd’hui, ici. C’est ce qui m’est arrivé ces dernières semaines. D’abord, j’ai lu des livres que j’ai aimés, qui m’ont fait du bien, soit parce qu’ils étaient bien écrits, et c’est toujours du bonheur que de savourer de la belle ouvrage, soit parce qu’ils parlaient «  juste » de ces choses importantes qui portent nos vies. J’ai contemplé des tableaux, contemporains ou non, qui m’ont touchée. J’ai admiré telle architecture, telle perspective urbaine, tel jardin paysager, en saluant une fois de plus le génie humain quand il fait autre chose que la guerre. Je me suis laissée porter par la chansonnette d’un joyeux ruisseau qui courrait au milieu de l’herbe nouvelle. Je suis restée stupéfaite, comme chaque année, devant l’éclatement printanier de mon coin de jardin. Je me suis réjouie devant cette maman qui apprenait avec une patiente obstination les rudiments de la politesse et de la bienséance à son impétueux bambin, et de la course à perdre haleine de cette petite fille vers les bras grands ouverts de son papa. Que de belles choses à glaner ! Combien avons-nous besoin de nous en nourrir pour être forts dans les épreuves, pour changer ce qui ne va pas, pour supporter la laideur sans s’y laisser prendre, et semer sous nos pas de quoi fleurir et refleurir nos jours. La beauté est à consommer sans modération ! Apprenons juste à la goûter.

Marie-Christine Bernard
Avril 2012

Marie-Christine Bernard