De la joie

La joie relève d’un art de vivre.  Que demande-t-elle pour s’installer en nous ?
1/ De se connaître soi-même suffisamment pour savoir comment s’y prendre avec soi : ce dont j’ai besoin, ce qui m’encombre, mes zones de vulnérabilité, mes points de force. Se connaître demande un apprentissage qui ne se fait pas en chambre et pas en théorie. Il vient de l’attention portée à toutes les expériences vécues, en particulier à travers leurs résonances éprouvées aux plans physique et émotionnel, expériences heureuses ou malheureuses, mais surtout relues, car il s’agit d’en tirer de l’enseignement. Le travail de la raison prend ici tout sons sens.
2/ D’adapter ses ambitions (dans tous les domaines : travail, loisirs, style de vie, etc) à son potentiel, en incluant sa marge de progression. Ne viser ni trop haut, ni trop bas, ni trop, ni trop peu. Réévaluer le niveau au fil des acquis, de l’évolution des possibles, de sa propre progression.
3/Accueillir la vie sans réserve à travers tous les évènements de l’existence : tous. Car à sa force joyeuse, rien ne résiste, même pas le malheur. Traquer la vie vivante, aimante, aimable, en tout ce qui nous arrive. Respirer cette vie, vie présente, vie qui vient, vie donnée, la respirer sans peur, sans réticence, sans étroitesse. St Ignace de Loyola parle du « cœur large et généreux » de celui qui s’offre à la surabondance de la vie avec un grand désir de la recevoir, la vraie vie, en plénitude, de la recevoir directement de là où elle prend sa source. Les chrétiens appellent cette source : Dieu.

Marie-Christine Bernard
sept 2011