Jubilation estivale

Que ce fût bon de plonger deux semaines durant dans la verdure des bords du Rhin, puis du Doubs, puis de la Saône ! En pédalant avec un égal bonheur dans le soleil ou sous la pluie, l’équipement de camping sur le vélo, j’ai une fois de plus savouré la solitude et le silence, l’un et l’autre choisis, cultivés, soigneusement préservés au rythme nomade de mon périple des bords de l’eau.
J’ai frémis de joie en partageant un coin de champ avec une cigogne, l’orée d’un bois avec des chevreuils, un bout de chemin avec un couple de hérons cendrés, un morceau de clairière avec deux écureuils joueurs…
J’ai béni le ciel d’apporter une si belle lumière sur le matin, à travers les nuages en permanente transhumance, et la terre de porter jusqu’à nous cette odeur de vie gorgée de pluie que le moindre rayon de soleil fait jubiler.
Une fois de plus, j’ai aimé la frugalité et la simplicité imposées par ce style de voyage.
J’ai à nouveau vibré à la densité que prend toute chose quand rien ne vient distraire l’heureuse attention que le présent réel requiert pour porter jusqu’à nous le murmure divin.
Et je me suis réjouie, réjouie encore, de savoir à qui dire merci pour tant de merveilles et de ne pas m’être privée de le faire !

Marie-Christine Bernard
Septembre 2014