En lisant les témoignages de ceux et celles qui ont connu la dernière guerre, l’ont traversée, ont été témoin du débarquement ;

en regardant les photos d’archives montrant
des larmes de joie sur fond de ruines,
des drapeaux tricolores agités dans une liesse éperdue de reconnaissance pour les alliés,
des joues creuses et des rires ;

     en écoutant via la radio les voix de personnes âgées encore tremblantes d’émotion à l’évocation de ce moment de peurs et de délivrance,

je ne peux pas toujours retenir ce rien d’eau salée de glisser sur ma joue.

   Moi, enfant cadette du baby boom qui a suivi, cadette parce que quand je suis née, déjà le pays s’était relevé et voguait plein d’entrain dans ces années fastes des trente glorieuses,

moi je voudrais dire à ceux d’avant,

que leur courage,
leur sacrifice parfois,
leur amour de la liberté,
et les valeurs qui leur ont permis de tenir et de se relever,

je les reçois aujourd’hui encore 5 sur 5.

    En dépit de ceux qui ont trahi leurs résistances,
celles des maquis ou de la majorité silencieuse, piégée mais insoumise,

ils ont su préserver une certaine idée du vivre-ensemble.

     Qui fait un pays comme le nôtre.
Qui a fait germer le rêve d’une Europe libre et pacifiée.

Qu’ils en soient une fois de plus, et profondément, remerciés !

Marie-Christine Bernard
Juin 2014