Zéro carbone

Juin de cette année, au nord de la Loire, dans la même veine que mai : de la pluie, des averses, des orages, de la bruine, du ciel bas, de la fraicheur, le tout entrecoupé de courts laps de temps lourd de chaleur humide, juste avant que des nuages tout neufs se déversent à nouveau sur le sol saturé d’eau.

Alors en début de mois, sans plus attendre, j’ai empilé mon bivouac sur mon chariot de randonnée, chaussé mes godasses, tiré derrière moi la porte de ma maison, et je suis partie à l’aventure sur le premier GR à portée de pas.

Entre forêts majestueuses et prairies gonflées d’herbe haute,
entre sentiers transformés en marécages, et chemins défoncés d’ornières pleines d’eau boueuse,
entre vignobles et bords de rivières,
j’ai vécu 18 jours immergée seule dans la nature,
dans ses silences bruissants,
ses odeurs,
sa vitalité,
ses clair-obscurs,
ses lumières
et ses nuits.

J’ai marché,
respiré,
accueilli la pluie comme une sœur,
traversé des galères sans perdre le fil de ma joie d’être là,
goûté la beauté du monde
et la bonté des gens,
dormi bercée par le clapotis obstiné de la pluie sur ma toile de tente,
émerveillée sans me lasser de l’être par la vigueur des chants d’oiseaux de nuit comme de jour…

Ce fût un beau périple.

J’en reviens pleine d’une énergie de sève
et d’un amour plus grand encore pour cet Inconnu à l’origine de tout ce qui est.

Marie-Christine Bernard
été 2016