Au Pakistan…
Elle s’appelle Rimsha. Elle a une douzaine d’années. Elle est pakistanaise. Surtout, elle est chrétienne. En ramassant des détritus, elle aurait brulé par inadvertance des pages détachées d’un manuel scolaire parlant d’islam. Immédiatement accusée de blasphème, elle a été brutalement arrêtée et emprisonnée. Sa famille est terrorisée.
Déjà, Asia Bibi, paysanne chrétienne gît dans une prison pakistanaise depuis des mois, pour avoir, soi-disant, insulté le « prophète » Mohamed. La loi anti-blasphème est redoutable, d’autant qu’elle est instrumentalisée sans vergogne.
Minoritaires – 5% de la population – dans un Pakistan majoritairement musulman, les chrétiens subissent toute sorte de persécutions et ceux qui les défendent, même si ils (souvent elles) appartiennent à l’islam se mettent eux-mêmes en danger. Une femme députée, Sherry Rehman, avait bien proposé en 2010 d’amender la loi pour que l’accusation de blasphème ne conduise plus à la peine de mort : elle a elle-même été menacée de mort et ne doit son salut qu’à son nouveau statut d’ambassadrice aux Etats-Unis.
Les protestations, les indignations, les signes de solidarité pour défendre le respect des consciences et la liberté dans un tel contexte, dont le Pakistan n’a pas le monopole, hélas, se font bien minces et fort timides.
Il est vrai qu’en ces derniers jours d’août où j’écris ces lignes, les médias hexagonaux s’inquiètent surtout des résultats désastreux du PSG (foot) et sont en passe de béatifier Jean-Luc Delarue. Jusqu’à la nausée.
Août-septembre 2012
Marie-Christine Bernard