Comme le tango

Mon coup de colère de mai a pu être mal entendu. C’est en pensant aux personnes magnifiques que peuvent être les prêtres parfois, et en leur hommage, qu’il m’a semblé nécessaire de les distinguer du cléricalisme et de ses ravages. Je ne veux blesser personne, mais je dénonce avec force, oui, le cléricalisme en tant que système : de gouvernement, et de pensée.

Et en effet, si tous les prêtres ne sont pas atteints de cléricalisme aigu ou chronique, beaucoup de non-prêtres « plus cathos que les cathos », le sont hélas ! Le cléricalisme, c’est à la fois ce système de gouvernement qui fait se concentrer tous les pouvoirs dans les mains de quelques-uns, sans se préoccuper de leur degré de compétence réelle, et c’est aussi cet implicite qui considère les uns, moralement et juridiquement, supérieurs aux autres, du fait de leur état de vie, ou de leurs diplômes.
Qu’il me soit permis de citer le Pape François (interview paru dans le journal La Croix du 17 mai 2016) :
« Pour évangéliser, il n’y a pas nécessairement besoin de prêtres. Le baptême donne la force d’évangéliser.(…) C’est l’Esprit Saint le protagoniste de ce que fait l’Eglise, son moteur. Trop de chrétiens l’ignorent. Un danger pour l’Eglise est le cléricalisme. C’est un péché qui se commet à deux, comme le tango ! Les prêtres veulent cléricaliser l’Eglise et les laïcs demandent à être cléricalisés, par facilité. »
Alea jacta est !

Marie-Christine Bernard
Juin 2016