Des vaches « humanisées ?

Silence radio… Et pourtant, la nouvelle, – qui n’a rien d’un scoop mais qui a le mérite d’être exposée clairement dans le journal La Croix par exemple du 22 avril 2011 – aurait du faire sortir de leurs gongs tous les comités d’éthiques de la planète, les sages théologiens moralistes, et les hautes instances de vigilance morale, chrétiennes en particulier. Le code génétique des vaches est maintenant modifié dans plusieurs pays dont la Chine : « au stade embryonnaire, les chercheurs introduisent des morceaux de chromosomes humains capables de déclencher une production des protéines souhaitées », en l’occurrence, lactalbumine, lactoferrine et lysozyme. Des morceaux de chromosomes humains ? Donc de l’humain, du fils du Dieu vivant ? Dans un embryon de vache ? Ce que la zoophilie n’est pas parvenue à faire, par définition même de l’espèce (coupler l’espèce humaine avec une autre espèce animale) en dépit de tous les phantasmes que quelques pratiques ont pu susciter, les chercheurs, les scientifiques, les blouses blanches, l’ont fait ! Et personne ne proteste ? Personne ne voit que se trouve transgresser une ligne rouge ? Celle qui établit la frontière entre l’humain et les autres espèces vivantes ? Ce n’est même pas le principe de précaution qui mérite d’être invoqué ici : mais le principe même de la vie, celui qui permet de se situer, comme humain, et par conséquent de situer les autres vivants. L’humain peut ainsi être bestial jusque là : violent avec ses semblables, violent avec les animaux, violent contre sa propre espèce Tout cela serait-il lié ? Je le crois. C’est l’humain trop inhumain.
Marie-Christine Bernard
Mai 2011