Fausse bonne idée caractérisée

Le gouvernement a annoncé une augmentation du nombre d’aumôniers musulmans affectés dans les prisons. Voilà encore une très mauvaise idée.

Puisque en effet de nombreux détenus sont assez vulnérables pour risquer de verser dans la radicalisation, n’ont-ils pas plutôt besoin de psychologues, voire de psychiatres pour les têtes déjà bien brûlées, que d’aumôniers qui verront, s’ils sont dans la mesure républicaine, leur légitimité par eux contestée ?
Le budget n’étant pas extensible, cela fera moins d’aumôniers chrétiens. Les aumôniers chrétiens, traditionnellement, visitent tous les prisonniers qui souhaitent les rencontrer, quelle que soit leur foi, ou leur non-foi et ne font pas de prosélytisme. Ils offrent à tous une écoute, des paroles de réconfort, un cœur attentif, un espace de dialogue, et pour ceux qui le veulent, un cheminement dans la foi. Est-ce ainsi que les nouveaux aumôniers musulmans envisageront leur mission ?
Quelle formation auront-ils reçue ?
Et puis, sur le fond comme sur la forme, n’est-on pas en train d’ajouter de l’enfermement à l’enfermement ?
Avec l’argent public.

Marie-Christine Bernard
Avril 2016