Politique et bien commun

Plus qu’un désarroi : un véritable découragement non dénué de dégoût. On aimerait bien pouvoir démentir sans réserve le « Tous pourris » qui monte sur les lèvres de tant de nos concitoyens, en passe de devenir de futurs abstentionnistes. Et pourtant, ils y sont attachés à la démocratie ! Et à la liberté d’expression qui va avec ! Et au respect de la vie privée ! Ils voient avec une cruelle lucidité leur responsabilité de citoyen et savent qu’à ce titre ils doivent s’engager, au moins en allant voter. Mais se trouvera-t-il enfin quelqu’un, quelqu’une, qui se présentera aux suffrages pour être effectivement au service du bien commun et pas au service de son ego ? Capable d’envisager tous les privilèges attachés au statut d’élu comme des moyens pour accomplir sa mission de service public, et non comme des passe-droits, des chèques en blanc, un feu vert pour tous les dévergondages, les abus de pouvoir, les gaspillages d’argent public, la vantardise ordinaire de médiocres arrivistes ? Un peu de modestie, d’altruisme, de retenue, de sens de la juste mesure, et pourquoi pas un zeste de frugalité, tous cela est-il devenu hors-sujet ? Notre démocratie est en apnée, par manque de vertu.

Eté 2011
Marie-Christine Bernard