Radioxit ?

Mi-juillet, et nous sommes toujours dans le feuilleton Grexit ou pas Grecxit.

Vu de la fenêtre de mon oreille radiophonique, il semble que rien n’a bougé depuis…des mois, voire des années. On oscille entre des vues en trompe-l’œil qui annoncent la catastrophe de façon imminente, ou la dernière chance pour l’éviter, ou l’ultime limite avant l’explosion, ou l’implosion de la Grèce, de l’Europe, de l’euro, c’est selon, prédictions reconduites ad nauseam.
La situation nous est présentée de façon très binaire. Selon la sensibilité politique du commentateur, le méchant est soit germanique, soit hellénique, et l’Europe souvent décriée.
Celui qui affirmait doctement, quatre jours avant la date fatidique, que le référendum n’aurait pas lieu parce qu’il était techniquement impossible à mettre en place, a gardé son fauteuil autour de la table des débats d’une grande station de radio sans avoir été inquiété, sinon pour son erreur de pronostic, du moins pour son absence de prudence à le délivrer tel un oracle bardé de son infaillible intuition, un intellectuel sûr de son intelligence supérieure.
Tout ça sent le copinage et la fatuité à plein nez.
Ces bavardages sont fatigants. Ils nous empêchent de réfléchir. Ils tournent en boucle et saturent l’espace mental.
Moi qui vis déjà sans télé…exit la radio.

Marie-Christine Bernard
été 2015