Savoir libère

Lutter contre l’obscurantisme, qui est une insulte à la capacité humaine d’intelligence c’est, a minima :
– savoir qu’on peut manger de tout, tous les jours, qu’il ne tient qu’à nous d’en décider, selon notre santé, celle de notre porte-monnaie, celle de notre vie sociale, celle de notre vie spirituelle : du poisson et du cochon, des crustacés et des tartines, du couscous et des pizzas, des paëllas et des choucroutes, du fromage et des tajines, des champignons et des patates… On peut aussi boire tout ce qui se boit : de l’eau du lait, des sirops, des apéros, du vin, des digestifs, des bières et des sodas. On sait aussi que tous les excès sont mauvais, c’est pourquoi on saura s’en garder sans qu’il soit besoin de garde-chiourme pour nous épier.

– savoir que tous les discours religieux sont des discours prononcés par des hommes et des femmes, que ceux-ci aient été, et à quelque niveau que ce soit, particulièrement inspirés ou pas,. Si l’on veut capter quelque chose de divin, ce sont des paroles et des écrits bien humains qu’il s’agit donc de traverser. C’est peut-être décevant, mais c’est comme ça.

– savoir que la dignité humaine est d’être une conscience faite pour la liberté : celle de choisir dans le possible ce qui convient, et faire en sorte que ce qui convient soit possible.

– savoir que c’est à chacun, chacune, de mener sa vie avec et au milieu des autres. Aucun curé, psy, médecin, imam, coach, rabbin, évêque, pape, pasteur, ancêtre, ni astrologue, aussi respectables soient-ils, n’a le droit de faire pression sur les consciences au point de prétendre les diriger.

– savoir qu’aucune tradition culturelle ou religieuse, aussi vénérable soit-elle, ne peut prétendre décider quoi que ce soit pour qui que ce soit parvenu à l’âge adulte, c’est-à-dire capable d’exercer son droit/devoir d’inventaire sur ce qu’il a reçu.

– savoir que ceci est valable pour les hommes ET pour les femmes.

Lutter contre l’obscurantisme, c’est assumer en son nom propre, les conséquences de ce savoir-là.

Voilà, c’est dit.

Marie-Christine Bernard
Septembre 2013