Eucharistie élémentaire ?
Depuis deux ans, je fais moi-même mon pain. Et c’est toujours avec la même joie. Je pétris la pâte avec mes 10 doigts. Puis elle travaille toute seule. Enfournée, l’odeur chaleureuse ne tarde pas à se répandre dans la maison. Et quand je tiens dans mes paumes la jolie miche dorée encore chaude, c’est toujours le même sentiment de gratitude qui m’envahit…
Comment ne pas remercier, rendre grâce, dit-on dans les milieux chrétiens ?
Comment ne pas se sentir privilégié d’avoir du bon pain à se mettre sous la dent ?
Comment ne pas penser avec tristesse à ceux qui n’en ont pas ?
Avec colère à ceux qui le gaspillent ?
Avec désolation à ceux qui le méprisent ?
Comment, en l’entendant craquer doucement sous le geste qui le rompt, ne pas se sentir en communion d’humanité ?
Comment douter en le savourant qu’il est plus que nourriture ?
Comment nier l’évidence : une présence à l’essentiel découvre la réalité sacramentaire du repas humain comme une flèche de lumière dans l’ordinaire des jours.
Marie-Christine Bernard
Oct-nov 2018