Cycliste en ville, je le suis.

La prudence, c’est ma ligne.

Ma priorité, c’est de la céder aux piétons.

Ma lucidité, c’est de me méfier des automobilistes, même si je suis dans mon droit.

Ma pauvreté, c’est de devoir ménager mes forces, c’est pourquoi je négocie mes passages aux feux rouges et aux stops.

J’avance en Sioux.

C’est que je fabrique mon énergie avec mes petits mollets moi. Je ne dois rien aux Qatar et consort, ni ne produis pour avancer de déchets nucléaires (parce que l’électrique, c’est ça quand même à 80%).

Je reste mécanique sans assistance.

Tant que je peux.

Alors les klaxons furibards de conducteurs vexés parce que j’avance plus vite qu’eux, je me les mets sous les pneus et je te me les écrabouille bien grave.

 Eté 2019 – Marie-Christine Bernard