Dans le filet à provisions de néant

Il fonctionne bien mon ordi. Même s’il a 8 ans d’âge. Même s’il travaille beaucoup, tous les jours, de longues heures. Il remplit, fidèle et sans grogner, son rôle d’assistant technique multi-tâches et d’inter-face sociale, puisque c’est ainsi que le monde l’exige aujourd’hui. Bref, je sens qu’il pourrait durer encore longtemps son souple cliquetis de clavier efficace. Et puis, je l’ai bien en main, c’est agréable. Sauf que…

Sauf que la technologie évolue comme le disent les marchands. Comprenons : l’obsolescence fait partie du grand bluff commercial. Donc j’apprends que très bientôt – et il ne faudra pas que je me plaigne, hein,  j’aurai été prévenue ! –  le monstre sans visage aux commandes de tout ce cirque n’assurera plus les mises à jour. Les virus aussi sont au courant. Ils se préparent donc à ripailler dans les tripes de la bête dès que mon ordi aura été lâché par ses concepteurs.

« Ah ! Mais grâce aux nouvelles technologies, moyennant l’achat d’un nouvel ordinateur, il y aura plus de fonctionnalités, plus de possibilités, plus d’options, plus de tout… ». Mais moi, je ne demande pas plus de ceci, plus de cela, plus de tout ça. La planète non plus, elle qui paie le prix fort de ce barnum incessant.

Mais qui nous demande notre avis ? Nous sommes embarqués de force dans des modes de vie et de consommation- production qui ne nous conviennent pas. Au ras de la démocratie, on fait comment pour se faire entendre sur ce coup-là ?  J’entends déjà le classique : « Ben…tu passes par internet.. »

Dans MDR, il y a mort quand même…

Marie-Christine Bernard – septembre 2019