En deux générations, on est passé de l’ecclésiastiquement correct au politiquement correct ! Le premier est aujourd’hui réduit à l’espace intra-religieux et ne concerne plus que quelques fidèles en mal de sécurité psychologique à moindre frais. Le second occupe désormais l’espace social tout entier. Les inquisiteurs se sont sécularisés. Mais la logique reste la même : interdit de penser au-delà de ce qui est considéré comme déjà pensé et définitivement hors de débats. Des mots sont bannis, des questions interdites, des opinions décriées a priori, des ressentis tournés en ridicule, des réalités dérangeantes simplement niées.  Tout cela s’opère au mépris de l’exercice sain de la raison. Aucun argument sérieux ne vient étayer ce refus de penser. C’est bien là que se loge le poison.  Pire, l’intransigeance va jusqu’à réfuter, toujours sans explication, ce qui saute aux yeux. On a beau jeu de rappeler le dépit d’un certain Galilée en son temps, exprimé par son « Et pourtant, elle tourne ! » C’est devenu commun… La vérité continue de faire peur. Et l’on s’étonne qu’elle nous explose à la figure à tout bout de champ, avec les dégâts que l’on sait.

Marie-Christine Bernard-  Mars 2021