Mise au point contre mise aux poings.

Non, rien ne peut justifier que des innocents soient délibérément tués parce qu’ils sont membres d’une société dont on désapprouve le mode de vie. Justifier signifie ici répondre d’une action en la qualifiant de bonne, et donc nécessaire. Cela revient à la légitimer, à la verser sur le versant du Bien.

Pourquoi rappeler ces évidences ?
Parce que j’entends souvent, trop souvent, des personnes qui veulent nous faire croire que les attentats perpétrés sur le sol occidental ne seraient que la réponse du berger à la bergère. « Ils nous agressent parce qu’on (les Occidentaux) les a agressés dans le passé ». Passé du lointain temps d’aïeux dont on a perdu la trace, mais quand même…
Comment ne pas être sidéré par une telle absurdité ?
D’abord, on ne peut pas juger, avec les yeux d’aujourd’hui, l’histoire passée. Cette prudence ne devrait pas être seulement celle des historiens. On ne peut que prendre acte qu’on n’a d’autres références en matière morale. Et se souvenir qu’elles sont nées justement des leçons apprises par l’histoire, dont on ne veut pas revivre certains épisodes tragiques.
Ensuite, en quoi ce serait bien, d’exiger des gens d’aujourd’hui qu’ils paient pour ce que leurs ancêtres ont fait ? Jusqu’à quelle génération va-t-on remonter ?
Enfin, comment ne pas dénoncer l’amalgame grossier qui confond les niveaux de responsabilité entre citoyens de base et décideurs politiques ? Entre membres d’une famille religieuse pacifiste et quelque tête-brûlée qui s’en réclame pour faire le mal ?
Oui, les chrétiens aussi sont concernés par ce que je dis là. Rien, aujourd’hui, ne justifie la haine meurtrière dont ils sont l’objet en certains endroits du globe.

Marie-Christine Bernard
Avril/mai 2017